La Gazette. Quel est le principe du “blind recrut”, l’entretien d’embauche anonyme que vous organisez au Rendez-vous recrutement experts ?
Jimmy Pinto. Ce sera dans une pièce qui est dans la pénombre. Ce n’est pas le noir complet. Le recruteur sera déjà assis le dos tourné au candidat. Ce dernier entrera dans la pièce, s’assoira en faisant dos au recruteur. Puis l’entretien, qui dure 10 minutes, démarre dos-à-dos. Puisque nous cherchons à recruter des commerciaux, l’objectif c’est de travailler sur les aspects qu’on ne voit pas. Le recruteur ne voit pas par exemple le visage du candidat et donc n’a pas d’a priori.
Mais, au final, le candidat qui sera retenu sera vu avant ?
Parmi les candidats qui passeront l’entretien, certains seront retenus et d’autres ne le seront pas. Le but est d’éviter d’écarter des gens en raison de leurs origines. Car, quelquefois, les origines se voient mais ne s’entendent pas. Nous voulons juste nous assurer que la voix donne envie. Pour vendre il faut que la voix donne envie.
Qu’est-ce qu’une “voix qui donne envie” ?
Il faut que ce soit une bonne élocution, que l’on sente dans la voix que c’est une personne positive, optimiste, capable de faire voir au client le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.
L’accent ne trahira-t-il pas les origines ?
L’accent n’a pas une grande importance. On peut avoir un accent et avoir une voix qui chante ou une voix qui pleure. De même, on peut ne pas avoir d’accent et pourtant avoir une voix qui chante ou une voix qui pleure, qui ne donne pas envie.
Qu’en sera-t-il du CV ?
Sur les CV ne figureront que la qualification et les expériences du candidat.