“Le savoir-être est au moins aussi important que le savoir-faire pour traverser les turbulences”

Franck Tognini.
Franck Tognini.

 

Franck Tognini.

Franck Tognini.

La Gazette. Qu’ont à gagner les dirigeants en participant à ces soirées ?
Franck Tognini. Ce qu’ils ont à gagner, c’est déjà d’éviter de perdre beaucoup ! Une crise, faute de l’éviter, doit se gérer pour éviter d’en subir les effets dévastateurs. Or, l’expérience démontre que l’essentiel repose sur la méthode. Tel est l’enjeu de la “Nuit de la crise”: donner aux dirigeants les bons réflexes afin qu’ils mesurent la nature de la crise et ses incidences. Qu’ils trouvent les bons interlocuteurs et qu’ils adoptent la bonne attitude. Il s’agit là d’un point important car le savoir-être est au moins aussi important que le savoir-faire pour traverser les turbulences. Dans ce cadre, il n’y a pas de meilleur cas que de mettre les dirigeants en situation. Quand ils sont plongés très vite dans le cas que nous leur proposons, la nature profonde de chacun remonte à la surface. Toutes leurs questions trouvent une réponse opérationnelle lors de la “Nuit de la crise”. C’est ce qu’ils viennent chercher : des réponses opérationnelles, concrètes, facilement applicables et peu onéreuses.

Est-ce à chaque fois un succès comme ce fut le cas à Dunkerque ?
Même si chaque soirée est unique, il est vrai que la satisfaction des participants se mesure à chaque session. Les raisons de ce succès sont simples : on peut être pédagogue sans être ennuyeux, gérer une crise sans douleur, et apprendre en se détendant. Le caractère ludique de notre soirée participe nettement à la réussite de ces soirées. Quant à Dunkerque, le fait d’avoir organisé notre soirée avec le Centre des Jeunes Dirigeants était une garantie de succès dans la mesure où ces derniers ont la tradition de se former en continu sur des sujets concrets. Quelquefois la convivialité est un objectif, à Dunkerque elle fut un préalable !

Peut-on imaginer une déclinaison pour les salariés, responsables RH et autres chefs d’équipe ?
Bien entendu. C’est même indispensable. Dans une crise, la première erreur à ne pas commettre est de se retrouver qu’entre soi. Aucune crise n’échappe à l’ensemble des collaborateurs, aux DRH, aux chefs d’équipe. Subie ou provoquée, une crise est toujours, dans l’entreprise, une aventure humaine collective. L’oublier c’est se condamner. C’est pour cela que, dans nos soirées, la diversité est recherchée. Nous avons déjà organisé des soirées pour des catégories ou des fonctions particulières, dont les DRH qui doivent être, peut-être plus que d’autres, sur le pont en cas de tempête. Par extension, ce sont même les partenaires qui doivent être associés comme les clients, les fournisseurs, les banquiers, les assureurs… Votre crise sera connue, donc autant que ce soit par vous !

Vous êtes bien connu de la sphère économique pour votre expertise, notamment en intelligence économique. Mais vous n’êtes pas que cela : vous êtes également engagé dans le social et l’humanitaire. Vous nous en dites un mot ?
Effectivement aux côtés d’actions très “économiques”, je suis très impliqué dans des actions humanitaires en Afrique dans le domaine de la scolarisation des enfants des rues et dans l’insertion des femmes les plus éloignées de l’emploi. Notre plus grande fierté est de réussir à faire vivre plusieurs centaines de femmes au Mali et au Sénégal en leur donnant les moyens de s’assumer à l’aide de la création de petits bijoux en matériaux recyclés, dont chacun est unique. Un détour par notre site www.csao.fr vous permettra de voir que l’humanitaire et l’esthétique peuvent se marier aisément. Notre action a été retenue parmi les dix opérations de référence dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, mais bien entendu tous les soutiens en disponibilité, dons et apports en nature sont les bienvenus.

Pourquoi vous impliquer dans cette action ?
Venez et vous verrez : c’est passionnant. Participer à l’épanouissement d’une personne en lui laissant la liberté de choisir sa voie est une action qui offre beaucoup de satisfaction. Combattre la misère par le travail et dans la joie, au moyen de la créativité de chacune des femmes impliquées dans cette action, donne un sens que peu d’actions dans notre quotidien peuvent nous offrir. Je pense que la vie trouve toute son intensité dans les combats collectifs qui dépassent chacune de nos personnes.

Quel est votre prochain projet/défi ?
Poursuivre nos actions en Afrique à travers la création de chaînes de solidarité où des étudiants seront les tuteurs de personnes qui, dénuées de qualification, veulent créer leur entreprise. L’aide à la création d’activités génératrices sur place de revenus, et à l’élaboration d’écosystèmes qui assurent l’autonomie des populations, ou encore l’implication des milieux économiques de notre région à ces projets enthousiasmants figurent aussi en bonne place des nombreux défis qui vont rythmer nos prochains mois.