“L’Uracen nous a aidés à fédérer et à nous structurer !”

Créée en 1965, l’Union régionale des associations culturelles et éducatives du Nord-Pas-de-Calais (Uracen) propose à ses 350 membres – associations et collectivités locales – de leur apporter soutien, conseils et informations sur la gestion au quotidien d’une structure associative. La Gazette Nord - Pas de Calais vous propose de découvrir chaque mois un de ses adhérents. Ce mois-ci, rencontre avec Eric Chérigier, directeur de Cirqu’en cavale à Pernes-en-Artois.

“L’Uracen nous a aidés à fédérer et à nous structurer !”

La Gazette. Pourquoi avoir adhéré à l’Uracen ?
Eric Chérigier. Nous l’avons fait très tôt. En 1992, il y avait une structure à Pernes, “Circfo’c”, avec les clowns de La Bande à Léon qui se produisait dans l’Artois et le Ternois. L’Uracen nous a tout appris : comment gérer une association, nous former, créer un dossier avec les collectivités… Comment aussi fédérer plusieurs associations culturelles en milieu rural, et puis monter des projets et manier la communication. On avait une structure “Champs libres” qui est en sommeil depuis, mais ça fonctionnait très bien grâce à l’Uracen. Pour l’instant on n’a pas de besoins spéciaux mais ça risque de venir parce qu’on a des projets.

Comment fonctionnez-vous ?
On est devenu Cirqu’en cavale en 1996, c’est-à-dire une école de cirque amateur pour jeunes jusqu’à 15 ans environ. On invitait ces jeunes à nous rejoindre en un lieu donné, différent à chaque fois, pour des ateliers de formation à des disciplines du cirque. Peu à peu on a fait parler de nous, ça intéressait les élus locaux, on n’a pas eu trop de mal à avoir un vrai public lors de représentations sous chapiteau. Mais la plupart du temps on intervenait hors chapiteau, dans les maisons de retraite, les écoles, les structures pour handicapés comme des CAT, la petite enfance, pour des structures d’adultes aussi. Mais c’est assez compliqué parce que nous véhiculons du matériel qu’il faut tout le temps déballer et remballer. Donc ça demande du monde et comme on change d’endroit à chaque fois…

Comment recrutez-vous ?
On ne recrute pas au sens propre du mot, tout le monde est bénévole et on n’est pas là pour assurer une formation professionnelle. Certains jeunes continueront peut-être dans le cirque, mais nous, on n’est là que pour deux choses : faire découvrir à tous le monde du cirque et faire en sorte que ces jeunes s’épanouissent comme ça. Pas plus que ça !

Quels sont vos moyens ?
Nous dépendons étroitement des élus locaux d’une zone allant des 7 Vallées au Bruaysis et un peu le bord de la Picardie. On a réussi à créer sept emplois en CDI et on emploie quelques jeunes en extra quand il y a beaucoup d’activité comme en juillet. On a du mal à garder les jeunes parce qu’on est nomades même si le siège est à Pernes. Il faut se battre pour avoir des salles stables. Il y a dans le Nord trois lieux de cirque sédentaires, on n’a rien dans le Pas-de-Calais… Le problème est qu’on n’aura d’aide régulière du Conseil régional ou général que si on rayonne sur un territoire plus large. Alors que là on fait du coup par coup en fonction de l’intérêt éprouvé par tel ou tel élu local. Il faudrait une intercommunalité avec une sédentarisation de notre structure : là les aides viendraient. On a des conventions mais c’est lié à tel ou tel projet ponctuel, pas à notre existence. Cela dit, on est parvenus à investir dans notre école du cirque.

Avez-vous des projets ?
Ceux que je viens de mentionner sont les plus importants. S’ils se réalisent, si une intercommunalité se crée par exemple, il nous faudra revenir vers l’Uracen parce qu’on pourra alors travailler sur du durable. L’Uracen aussi est attentive à tout ça, on lui permet d’intervenir en milieu rural sur le Pas-de-Calais où elle est déjà très présente. Notre prochain projet, c’est les 28, 29 et 30 septembre à Pernes, Hesdin et Montreuil, des rencontres de fildeféristes avec l’association Cirqu’O Vent de Montreuil.