“L’enjeu est de travailler en réseau, de mailler le territoire”

Guillaume Delbar, vice-président de la Région, et Jean-Yves Fremont, délégué à l’insertion à la communauté urbaine de Dunkerque
Guillaume Delbar, vice-président de la Région, et Jean-Yves Fremont, délégué à l’insertion à la communauté urbaine de Dunkerque
D.R.

Guillaume Delbar, vice-président de la Région, et Jean-Yves Fremont, délégué à l’insertion à la communauté urbaine de Dunkerque

Après Xavier Bertrand, président de Région, c’était au tour de Guillaume Delbar, vice‑ président en charge de la rénovation urbaine, du logement et de l’innovation numérique et sociale, de se rendre sur le territoire dunkerquois. 

Objet de la visite : “rencontrer le plus d’acteurs possible, repérer les synergies qui existent entre eux et identifier les têtes de réseaux pour ensuite être facilitateur et connecteur en passant le bon lien”, résumait Guillaume Delbar, en visite à Dunkerque. Deux tables rondes, l’une sur l’économie sociale et solidaire, l’autre sur le numérique, ainsi qu’une visite de terrain orientée rénovation urbaine ont ainsi rythmé la journée de l’élu. L’occasion pour Guillaume Delbar de dénicher de nouveaux projets, et de faire de “belles découvertes”, à l’instar de l’association Coud’Pouce, qui allie recyclage de textile et chantier insertion, ou de la plate-forme Eco-mairie, “à mettre en perspective avec les politiques régionales”, et dont le but est de donner une seconde vie à ce qui encombre caves et greniers et ainsi limiter la production de déchets. Et de confirmer sa vision de la rénovation urbaine dont l’enjeu est, selon lui, “d’avoir des projets innovants, qui participent au retournement de ces quartiers, pour faire venir des gens qui ne seraient pas venus spontanément”. C’est d’ailleurs ce qui se passe au Jeu-de-Mail, quartier de Dunkerque dont l’image change depuis le lancement d’un programme de rénovation urbaine. Le quartier poursuit donc sa mutation. Et des équipements, comme le Pôle Santé ou l’espace de coworking Work&Co, contribuent à ce changement d’image. “Il faut faire la connexion avec des investisseurs privés, comme c’est le cas avec le projet Work&Co, reprenait l’élu. Il y a ici une diversité des profils des coworkers, on sent une bonne énergie dans un lieu d’accompagnement qui va leur permettre de grandir. Il faut profiter de l’énergie de ce type de lieu pour faire jouer les réseaux”, insistait ce dernier. “Avec la nouvelle grande Région, il y a une vraie opportunité de tout remettre à plat et d’être en capacité de sortir de beaux projets. Mais il faut passer d’une culture de la subvention à une culture du chiffre d’affaires, poursuivait Guillaume Delbar. Je crois vraiment qu’on réussira à être la région la plus innovante en passant à du soutien actif. C’est important de concrétiser ces synergies. L’enjeu est donc de travailler en réseau, de mailler le territoire avec des structures qui peuvent partager des temps d’échanges, des moments de rencontre… Notamment pour les faire venir sur de grands événements régionaux, leur donner la visibilité dont manque souvent l’innovation sociale. Vouloir faire de l’innovation, c’est faire preuve d’agilité et de réactivité, mais aussi avoir un réseau et une capillarité qui soient à la taille de la grande Région”, concluait le vice-président.

Zoom sur Cap sécurité. Autour de la table, Antoine Lheureux, dirigeant de la société Easy4U, était venu présenter le cluster Cap Sécurité créé par huit entreprises du territoire il y a cinq ans. “Aujourd’hui, la sécurité en industrie est un empilement de réponses associées à un problème. Cap sécurité propose de régler la question de sécurité dans son ensemble”, explique l’entrepreneur. Fort de compétences variées (auditeurs, organisation en sécurité, radiocommunication, transmission fibre et réseaux informatiques, fabrication de centrales de sécurité, intégration de systèmes de sécurité, sécurité numérique et protection des données…), le cluster s’articule autour de trois volets : rassembler les entreprises sur la thématique de la sécurité, “y compris les utilisateurs” rappelle son représentant ; travailler sur le codesign de services et l’innovation technologique ; et faire du management de la sécurité en bureau d’études autour des bonnes pratiques en sécurité (de l’analyse des risques à la protection du salarié, en passant par la supervision des risques, la sûreté numérique…). “L’objectif est d’ouvrir le débat et faire prendre conscience que la sécurité est globale, c’est un sujet interservices”, ponctue Antoine Lheureux.

Stéphanie ABJEAN