Implantation de deux EPR2 à Gravelines

Dunkerquois : le territoire lance un plan d’action pour relever ce défi industriel

Le 10 novembre dernier, l’agglomération dunkerquoise a lancé son Comité stratégique territorial. Celui-ci est appelé à mettre en œuvre un plan d’actions coordonnées afin que l’énorme défi industriel que constitue l’implantation de deux réacteurs EPR2 sur le site nucléaire de Gravelines soit réussi.

Les membres du Comité stratégique territorial à l'issue de sa mise en place le 10 novembre dernier à la Communauté urbaine de Dunkerque
Les membres du Comité stratégique territorial à l'issue de sa mise en place le 10 novembre dernier à la Communauté urbaine de Dunkerque

Les chiffres ont déjà largement circulé mais il est bon de les rappeler ne serait-ce que pour bien se rendre compte de l’immensité de ce projet pour le territoire dunkerquois, et au-delà. L’implantation de deux réacteurs nucléaires EPR 2 à Gravelines représente pour son maître d’ouvrage, EDF, un investissement de 18 milliards d’euros. À son point le plus haut, le chantier va faire travailler entre 8 000 et 9 000 personnes. Il est prévu pour durer une petite quinzaine d’années entre 2025 et 2038/2039, date prévisible de mise en production des deux EPR.

Un tel chantier représente un défi de taille pour le territoire. Dans ce contexte, il a semblé indispensable aux acteurs du territoire de créer un comité stratégique territorial sous l’égide de l’Etat, de la Région, de la Communauté urbaine de Dunkerque et du Pôle métropolitain de la Côte d’Opale. Le tout en collaboration pleine et entière avec le groupe EDF, qui a redit, à cette occasion, sa volonté d’inclure sur ce chantier des entreprises locales et régionales. D’ailleurs, certains marchés comme la voirie, le gardiennage, la logistique ou la construction de locaux leur sont déjà réservés.

Un chantier qui doit profiter durablement

La vocation de ce comité sera de piloter la mise en œuvre d’un plan d’actions autour des enjeux majeurs générés par ce projet : Montée en compétences des entreprises locales, formation des salariés, emplois, formation des jeunes avec la création de filières adéquates, mais aussi logement et services pour réussir l’accueil des nouveaux habitants. Et ceci afin que cette formidable opportunité de développement et de dynamisation profite d’abord et durablement aux entreprises et aux habitants du territoire. La tâche est immense, y préparer le territoire en amont apparaît donc indispensable.

Si le défi est énorme, il va de paire avec la transformation industrielle inédite que connaît actuellement le territoire, comme l’a rappelé à cette occasion, Patrice Vergriete, ministre du Logement et président de la Communauté urbaine de Dunkerque : «Notre territoire, qui concentre à lui seul 80 % des émissions de CO2 des Hauts-de-France, a fait le choix il y a 10 ans de l’industrie du 21ème siècle décarbonée. Il en récolte aujourd’hui les fruits avec l’implantation d’usines liées à la décarbonation. Le choix de Dunkerque repose, en grande partie, sur la possibilité d’y trouver en quantité suffisante une électricité décarbonée, grâce au nucléaire, choix que nous assumons collectivement, et à l’implantation prochaine d’un champ l’éolien off-shore que nous soutenons. Cette réindustrialisation représente pas moins de 20 000 emplois à 10 ans».

Finalement, au-delà des deux EPR2, c’est bien l’ensemble des projets industriels à venir sur le territoire qui sera globalement concerné par ce comité stratégique.