Dunkerque choisi par McCain pour exporter au Moyen-Orient

 

Les nouvelles sont bonnes du côté du port de Dunkerque. McCain a en effet choisi le premier port français pour le transport de fruits pour faire transiter ses frites vers le Moyen-Orient.

 

«Les premiers pas ont été faits en août dernier», explique Bertrand Achte, président du Gapi, groupement des agriculteurs livrant des pommes de terre pour l’industrie. Le producteur livre des pommes de terre à McCain et habite à Bourbourg, à quelques encablures du port de Dunkerque. La question s’est posée assez naturellement à Bertrand Achte : «Pourquoi McCain ne passe pas par Dunkerque pour livrer des produits transformés dans la région ?» Auparavant, l’entreprise exportait ses produits transformés sur les sites d’Harnes et de Béthune via le port belge d’Anvers…

Des économies pour McCain. L’industriel spécialisé dans la transformation de pommes de terre va réaliser une économie de 200 km sur le transport de ses produits. Transitant auparavant par les ports belges et néerlandais, McCain optimise ses transports «tout en améliorant son bilan carbone», souligne le président du Gapi. Dans le même temps, les docks de Dunkerque pourront embaucher : 72 emplois, directs et indirects, seront nécessaires suite à cette décision de McCain. «Mille conteneurs, c’est six emplois, détaille Franck Gonsse, secrétaire général du Syndicat des dockers. McCain représente une commande de 12 000 conteneurs…» Une hausse de l’activité du port, saluée unanimement par les dockers et les élus. Jean-Pierre Decool, député Debout La France de la 14^e circonscription du Nord, ne fait pas exception : «C’est aussi en favorisant, comme on l’a fait, le circuit court, que nous parviendrons à faire gagner nos territoires.»

Des garanties d’efficacité. La décision ne s’est pas prise à la légère : deux essais ont été réalisés avec le port de Dunkerque avant de choisir d’y faire transiter les marchandises. Dans un premier temps, un conteneur en partance pour Jebel Ali, à Dubaï, a servi de galop d’essai. Ensuite, pendant six semaines, les marchandises en partance pour le Moyen-Orient sont passées par Dunkerque afin de tester les reins du port, qui était déjà le premier français pour l’importation de bananes. «Le port de Dunkerque s’est montré solide, et McCain a été satisfait de notre collaboration», glisse Franck Gonsse. De plus, McCain «gagne deux jours dans le transport de ses marchandises». Une économie de temps non négligeable…

Les agriculteurs y trouvent leur compte. L’exportation des produits de McCain via Dunkerque amène un peu plus de stabilité aux producteurs qui fournissent les sites de la région : lorsque McCain passait par la Belgique, les agriculteurs ne pouvaient pas être sûrs de la pérennité de leur collaboration avec l’industriel canadien. Aujourd’hui, les producteurs de pommes de terre peuvent être plutôt rassurés de voir McCain investir un peu plus la région, son besoin étant de plus de 700 000 tonnes de la précieuse tubercule par an…