Du rêve à la réalité

La start‑up Too Kind Studio, installée au cœur du royaume du numérique à Tourcoing, ne manque pas d’ambition. De l’incubation à la création d’entreprise, retour sur l’aventure d’une jeune équipe qui s’apprête à sortir son premier jeu vidéo : Pankapu.

Avant la sortie de Pankapu en mai prochain, l’équipe peaufine les derniers réglages du jeu.
Avant la sortie de Pankapu en mai prochain, l’équipe peaufine les derniers réglages du jeu.
Avant la sortie de Pankapu en mai prochain, l’équipe peaufine les derniers réglages du jeu.

Avant la sortie de Pankapu en mai prochain, l’équipe peaufine les derniers réglages du jeu.

C’est d’une passion commune qu’est né Too Kind Studio. Jimmy Kalhart et Jerôme Brulin, alors salariés d’Ankama, s’amusent à imaginer un univers. “Nous profitions des soirées et des weekends pour inventer un jeu. Puis le projet a pris de l’ampleur, on a développé tout un univers avec différents peuples, une mythologie propre, etc.”, se souvient Jimmy Kalhart. Après plusieurs années chez Ankama – également basée à la Plaine Images – à appliquer les idées de la direction, les deux associés décident d’écrire leur propre histoire : “Ce que nous souhaitions vraiment, c’était de créer notre propre univers”, insiste le fondateur. Fin 2013, le projet est lancé et l’équipe prend un nouveau virage avec le renfort d’un profil technique, Jeremie Planckaert, développeur.

De la BGE Lambersart à la Plaine Images. L’expérience des trois hommes dans la production ne suffit pas pour créer l’entreprise. Jimmy Kalhart se tourne vers la BGE de Lambersart. Après un mois intense de formation au cours de laquelle il étudie “tous les aspects de la création d’entreprise, de la communication à la comptabilité”, le jeune entrepreneur reconnaît avoir eu le déclic. “Je sais à ce moment que je prends des risques, mais cette expérience me donne vraiment envie d’être entrepreneur”, avouet-il. Aujourd’hui, il ne regrette rien. “C’est assez stressant, on ne compte pas ses heures. Mais on a cette liberté totale de créer ce que l’on veut”. C’est en février 2014 que les trois associés rejoignent l’incubateur de la Plaine Images. “Cette étape nous a permis d’obtenir un local gratuit, de bénéficier d’un réseau important et d’un suivi personnalisé”, précise le technophile. La start-up bénéficie du soutien financier de la Région à hauteur de 14 000 € – “un vrai bonus” –, tout en profitant de l’accompagnement sur long terme de la BGE.

Recours à Kickstarter. Après l’incubation, vient la phase d’accélération. L’équipe mène une campagne de crownfunding via la plate-forme américaine Kickstarter. Le résultat s’avère plus que positif, car l’objectif, fixé à 40 000 €, dépasse largement les espérances : Too Kind Studio récolte 53 000 €. Au-delà de l’aspect financier, le studio commence à se faire un nom. S’en suit la phase “test” pour figurer sur la plate-forme de jeux vidéos Steam reconnue dans le monde entier. Le projet est soumis aux utilisateurs de la plate-forme et ensuite validé.

Entre 50 000 et 100 000 utilisateurs. Si les Japonais et les Américains demeurent les leaders du jeu vidéo, les Français se font petit à petit une place. “Les studios français apportent une dimension plus artistique et plus poétique”, juge le fondateur qui vise pour son jeu un développement international. L’objectif ? “Entre 50 000 et 100 000 utilisateurs et 300 000 € de chiffre d’affaires, ce sera déjà très bien.” Avant de conclure: “Quand le jeu sortira, ce sera une grande fierté et un rêve de gamin qui se réalisera.”

D.R.

Marie BOULLENGER