Du flair et de l'organisation

A l’origine de A Gauche de la Lune, deux jeunes étudiants passionnés de musique. Une vingtaine d’années plus tard, la société est reconnue. Les cofondateurs ont contribué à la découverte de grands artistes qui acceptent de venir jouer en région.

« Anne-Sophie Gadrey et Florent Decroix, créateurs et dirigeants d'A Gauche de la Lune ».
« Anne-Sophie Gadrey et Florent Decroix, créateurs et dirigeants d'A Gauche de la Lune ».
CAPresse 2014

Anne-Sophie Gadrey et Florent Decroix, créateurs et dirigeants de A Gauche de la Lune.

 Aujourd’hui encore, Anne-Sophie Gadrey n’en revient pas : A Gauche de la Lune existe depuis 9 ans. «A 21 ans, avec Florent Decroix, on sortait de l’ESC Lille et on ne savait pas trop quoi faire. On s’est alors lancés, par hasard, par passion. On n’avait pas de plans particuliers, juste l’envie de nous occuper tout en nous amusant.» Mais à force d‘avoir du flair et de cultiver leur savoir-faire, les deux amis ont transformé leur association en véritable entreprise culturelle. A Gauche de La Lune produit aujourd’hui des artistes comme le groupe Balthazar ou l’humoriste Aymeric Lompret. Leur atout ? Repérer le talent et les potentialités de certains artistes. Ils sont les premiers en France à avoir programmé Selah Sue, Charly Winston, Yael Naim ou encore Metronomy, bien avant qu’ils n’explosent.

 Des rendez-vous devenus incontournables. Mais les deux complices ont d’autres talents eux aussi. Ils ont réussi en quelques années à installer des festivals dont la renommée n’est plus à faire. Les “Paradis artificiels”, c’est eux. Cela fait maintenant huit ans que le festival connaît un franc succès, l’idée étant de partager la scène entre découvertes et têtes d’affiche. Ils ont ainsi convaincu Aloe Blacc de venir jouer. Mais pas que. «On a voulu développer nos propres événements en créant nos rendez-vous, explique Anne-Sophie Gadrey. Je suis contente d’avoir fait venir Patti Smith, même si cela m’a pris six ans pour y arriver. Mais aussi Iggy Pop, un artiste qui compte. Là, c’était fort.» Pourla 8e édition des “Paradis artificiels” qui se déroulera en avril, les têtes d’affiche sont Stromae, Agnès Obel, Julien Doré, Renan Luce et Balthazar. Autre fait d’armes : le “Ground Zero Festival” dans lequel le non moins célèbre Keziah Jones a joué en décembre. Des grands noms de la musique qui acceptent volontiers de travailler avec A Gauche de La Lune grâce à un savoir-faire artistique reconnu. Ce sont eux aussi qui s’occupent depuis dix ans de la programmation de la grande scène de la Fête de l’Huma.

 Un réel souci de qualité tant vis-à-vis des artistes que du public. «Ce qui est essentiel pour nous, c’est de placer le public au même degré d’attention que l’artiste, détaille Anne-Sophie Gadrey. On les respecte autant l’un que l’autre. On fait notamment attention à la programmation, à l’accueil avec un certain niveau de confort, et à l’accessibilité à travers une politique tarifaire abordable.» L‘entreprise se démarque notamment par des concepts qu’elle développe comme la production de concerts dans des endroits insolites, à l’instar de l’Hermitage Gantois. A Gauche de la Lune est devenue une marque, un label. Pour pouvoir adapter au mieux la programmation à son public, le promoteur a créé ses propres succursales et s’est rapproché de sociétés qui fonctionnent de la même manière. «On a une façon millimétrée de créer des événements pensés pour un public précis. On a développé un réseau autour de la billetterie, mais aussi des bureaux à Paris, Bordeaux, Nantes et Lyon.» Depuis 2010, elle possède aussi sa propre salle de spectacle (La Péniche où, justement, se produit Aymeric Lompret).

 Un amour du métier et toujours des projets. La répartition des tâches s’est faite de façon naturelle : Anne-Sophie s’occupe de la gestion d’équipe, du management, de la gestion de projets et de la direction artistique. Florent, lui, gère la société et développe de nouveaux projets. «Il n’y a pas de journée type. Ce n’est pas juste un travail, c’est une passion. Le secteur évolue rapidement. Notre cœur de métier, c’est la musique actuelle de façon large. Et il y a toujours des découvertes à faire. Ma plus grande fierté, c’est d’avoir pu créer de l’emploi.» Une quinzaine de personnes travaillent à Lille et une trentaine d’autres salariés occupent les autres bureaux. Tout ce petit monde s’intéresse à de nouveaux projets et propose d’autres événements comme le festival d’humour “La Drôle de semaine” en mars, “Lille ville d’art du futur” où Wax Taylor va faire une représentation symphonique avec des musiciens du Conservatoire de Lille en mai prochain.