Droit dans le mur ?
Le mur des faillites, le gouvernement n’y croit pas et personne ne l’espère. Pourtant ! Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances l’a réaffirmé en début d’année lors de ses vœux aux acteurs économiques : «l’économie française résiste.» Jusqu’à quand ?
La prise de température à l’occasion des différentes rentrées solennelles des tribunaux de commerce dans la région semble indiquer que les premiers blocs de ce mur des faillites prédit par plusieurs observateurs du fait de la flambée des prix de l’énergie et de la conjoncture internationale commencent à être posés. Xavier Hospital, le président du tribunal de commerce de Bar-le-Duc parle de «début du bal des défaillances», son homologue nancéien, Yves Lesage est dans la même rhétorique et il est fort à penser que Jean-Marie Michel, le président du tribunal de commerce de Val de Briey fasse le même constat à l’audience solennelle de la juridiction du Pays Haut en fin de semaine. Si la hausse l’an passé de l’ouverture des procédures collectives s’affiche comme un retour à une normalité suite à deux années de perfusions étatiques, les premiers indicateurs de la justice commerciale laissent présager une année 2023 plus que délicate. Une prise de température confirmée dans la dernière étude du cabinet Altares parue le 17 janvier. 42 500 défaillances d’entreprises ont été enregistrées dans l’Hexagone l’an passé dont 12 256 au seul 4e trimestre. Une hausse de 46 % sur un an au niveau national, dans la région cette hausse atteint les + 50,9 %. Et cela ce n’est que pour l’an passé. Avec un climat conjoncturel plus que tendu où les fonds propres des entreprises sont mis à forte contribution, il est certain que les semaines et mois à venir vont voir l’activité des juridictions commerciales monter en puissance. La prévention des difficultés des entreprises, les détections opérées par les cellules de veille des tribunaux de commerce) devraient donc être renforcées et fortement sollicitées (du moins on l’espère) de la part des dirigeants d’entreprise. Le mur des faillites semble bel et bien s’ériger, reste juste à savoir quelle taille il va atteindre ?