Dracy-les-Couches : une collecte de déchets plus durable
Depuis 2021, le SIRTOM a confié la récolte des déchets dans le Couchois à des chevaux. Cette benne à ordure écologique est née de l’idée de Magali Rouch-Paulin et Jacques Charton. Outre le Couchois, le Tri’O’Trot intervient désormais dans le centre de Chagny et entre les villages de Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet.
Écologique, maniable et vecteur de lien social, le ramassage des déchets grâce aux chevaux présente de multiples atouts. Le concept a vu le jour en 2019. « Installés à Dracy-les-Couches, nous avons proposé de faire la collecte dans le Couchois qui réunit sept ou huit communes, le tout en partant de la maison » raconte Magali Rouch-Paulin, associée des attelages de Jamacy. Pour donner corps à son idée et grâce au soutien du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, la cochère et son associé, tous deux diplômés d’état, ont élaboré un cahier des charges pour concevoir la benne nécessaire.
« Il fallait de gros volumes, mais surtout un poids inférieur à une tonne, car le Couchois connaît quelques dénivelés et notre priorité reste le bien-être des chevaux. » Allant jusqu’en Pologne pour trouver le savoir-faire nécessaire à la conception de la benne qu’elle ne trouvait pas en France, Magali Rouch-Paulin désespérait de pouvoir concevoir le véhicule. Les hasards des rencontres la conduiront jusqu’à un ingénieur automobile installé à La Rochepot en Côte-d’Or, bien décidé à relever ce défi technique. « La voiture fonctionne aussi à l’énergie solaire pour alimenter le système électrique et hydraulique de la benne. »
Une solution adaptée
En novembre 2021, le Sirtom de la Région de Chagny, syndicat de collecte et de traitement de déchets ménagers, confie aux attelages de Jamacy la tournée du Couchois : Tri’O’Trot devenait une réalité. Devant la pertinence de la proposition, le Sirtom a demandé à la structure d’assurer également le ramassage dans le centre de Chagny et dans les villages de Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet. « La collecte hippomobile est adaptée aux rues étroites pour réaliser des manœuvres. Le cheval et l’attelage sont particulièrement maniables. » La présence des animaux créée également un capital sympathie, attire l’attention des riverains, certains attendant même leur passage pour discuter, et globalement, le système encourage les habitants à mieux trier. « On ramène 14 m3 par benne, soit environ une tonne de déchets par tournée. »
Le bien-être animal avant tout
Heureuse de participer à la transition écologique, Magali Rouch-Paulin pense cependant avant tout au confort de ses quatre chevaux. « Ils font les collectes par deux plutôt que seul car les chevaux préfèrent travailler en binôme, c’est meilleur pour leur moral et plus facile. » Soucieuse de leur bien-être, les équipements ont été conçus en fonction d’eux avec une benne pesant 980 kilos, des harnachements sur-mesure pour chacun ont été fabriqués dans le Jura. Elle a également consacré des heures à leur entraînement pour garantir leur sérénité face à la foule et en milieu urbain. « Pendant les tournées, les chevaux font des pauses. Le concept repose d’abord sur eux. » Et il a été récompensé des talents de Saône-et-Loire dans la catégorie écologie et transition énergétique.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert