Dorothée Campello a réussi son virage
D’un long parcours dans la restauration à une reconversion comme assistante de gestion, Dorothée Campello a ouvert en 2018 un hôtel pour chats. Retour sur la trajectoire de Dorothée Campello aux origines Ch’ti, ayant depuis adopté la Lorraine comme sa seconde petite patrie.
«Je ne dirais pas que je gagne encore ma vie, mais pour l’instant mon activité suffit à rembourser les prêts et les charges», dit Dorothée Campello, avec le pragmatisme du néo-créateur d’entreprise. Depuis 2018, à Loisy, elle gère une pension pour chats. Native de Roubaix, elle ne s’imaginait pas sans doute un jour aux commandes de sa propre activité. Et pourtant. Dorothée Campello passe ses années d’étude dans ce Nord pétri de valeurs ouvrières. L’itinéraire tortueux de la vie l’amène en Lorraine. La suite, elle la raconte : «Durant 20 ans, j’ai travaillé dans la restauration, d’abord en salle puis en cuisine. En 2009, je me suis reconvertie dans le secrétariat par l’Apfa. J’avais 44 ans.» Un passage par l’école Pigier la dirige vers un BTS assistante de gestion PME-PMI. Elle entame une nouvelle carrière dans le secteur administratif. Et puis, face aux introspections personnelles souvent provoquées par une situation difficile, Dorothée Campello va se vouloir un autre dessein, plus épanouissant : «j’ai eu ce déclic de me mettre à mon compte. Je ne savais pas trop vers quelle activité. Une amie avait une pension pour chats. Je me suis dit pourquoi pas moi ?», explique-t-elle. Elle ose ce challenge. Depuis son enfance, Dorothée Campello a toujours été entourée de félins, en possédant d’ailleurs actuellement 13. «Et deux chiens», précise-t-elle.
Service pour les cadres
En 2017, elle construit son projet pour les chats des autres, soutenue en particulier par l’Adie. Début 2018, sa société Montagne ouvre ses portes. 25 000 euros ont été nécessaires pour rénover les dépendances de sa maison, pour créer quatre logements individuels à l’exacte similitude d’une authentique habitation, pour ne pas dépayser les locataires à quatre pattes. Pour le confort de chacun d’eux, une petite terrasse close a été aménagée avec jeux d’extérieur et tablette pour se reposer en toute sécurité. L’hôtel félin de Dorothée Campello peut accueillir sept pensionnaires, des chatons aux chats seniors. «C’est très pratique pour les voisins. Et plus généralement, pour les gens partant en vacances, pour les séjours hospitaliers. Les chats habitent seuls ou à plusieurs suivant la demande. Mais ils ne sont jamais mélangés les uns avec les autres. Le tarif est de 13 euros la journée, nourriture non comprise, car chaque chat a son propre régime.» La période estivale et les fêtes de fin d’année sont les moments où la pension est la plus demandée, par une clientèle centrée sur les bassins de Metz et Nancy. La structure peut aussi rendre bien service aux dirigeants et cadres d’entreprise devant répondre à un imprévu professionnel, un déplacement prolongé, et cherchant à faire garder temporairement leurs protégés. Satisfaite de son virage d’existence, Dorothée Campello l’est assurément : «je travaille pour moi. Cela tend aussi à créer du lien entre les gens, c’est important. Finalement, j’ai créé mon propre métier», conclut-t-elle.
Une activité réglementée
Pour ouvrir sa pension féline, Dorothée Campello a d’ailleurs suivi une formation dispensée par la Direction départementale des services vétérinaires et sanctionnée par la délivrance d’un certificat de capacités, obligatoire pour exercer. Les contrôles animaliers sont réguliers, avec un vétérinaire référent, pour également valider de manière régulière la normalité des logements (minimum de deux mètres carrés par chat). Tous les chats de sa pension doivent être vaccinés, identifiés ou stérilisés.