Assemblée générale de l’association des maires ruraux du Pas-de-Calais
Dominique Faure : «Les logements vacants, c’est un fléau dans nos villages !»
Le 13 avril dernier, à l’occasion de l’assemblée générale de l’association des maires ruraux du Pas-de-Calais (AMR62), Dominique Faure, ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales et de la Ruralité a répondu aux préoccupations des élus.
Le 13 avril dernier à Gonnehem, c’était l’assemblée générale de l’association des maires ruraux du Pas-de-Calais (AMR62). Parmi les sujets d’échanges, on a parlé de la loi ZAN (Zéro artificialisation nette) qui n’en finit plus de contrarier les élus des communes rurales depuis son annonce en 2021. «Pour 100 communes, il nous reste 46 hectares à bâtir», rapporte Hervé Deroubaix, maire de Robecq et président de l’AMR62. Un premier casse-tête pour les élus dans leurs projets d’aménagement.
800 000 logements vacants
Un sujet qui fait réagir Dominique Faure, ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales et de la Ruralité venue pour l’occasion. Pour elle, le problème provient des logements vacants. «C’est un fléau dans nos villages. Essayons de travailler ensemble sur ces logements plutôt que de vouloir artificialiser». Dans les communes rurales françaises, 800 000 logements sont vacants, rapporte la ministre. «On pourrait loger 1,6 million de Français si on les rénovait», reprend-elle. Reste à trouver les financements.
Pour les propriétaires privés, la ministre fait une annonce. «5 000 euros supplémentaires de l’Anah (Agence nationale de l’habitat, ndlr). La moyenne des travaux pour une maison en ruralité, c’est 80 000 euros. L’Anah arrive parfois à financer entre 50 000 et 60 000 euros. Il faut que les propriétaires privés se bougent», tance Dominique Faure, qui juge «excellente» la proposition de taxer davantage les logements vacants via la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS).
Pour les communes qui souhaitent racheter des biens, la ministre admet qu’elle doit «encore travailler» pour donner accès aux outils juridiques adaptés : établissements publics fonciers (EPF), sociétés d’aménagement départementales, banque des territoires. «Les bailleurs sociaux, vous les voyez en ruralité ? Moi, je ne les vois pas», ajoute-t-elle, jugeant indispensable leur implantation dans ces territoires.
Des moyens qui manquent
L’autre inquiétude, unanimement soulevée par les élus : des financements d’État qui n’arrivent pas. «Lorsqu’on dépose nos dossiers de DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux, ndlr) et DSIL (dotation de soutien à l’investissement local, ndlr), la préfecture nous répond que l’enveloppe ne peut pas être attribuée à tout le monde», constate Michel Massart, maire de Blangy-sur-Ternoise. Même constat pour Hervé Deroubaix, contraint de se tourner vers d’autres financeurs pour un cabinet médical.
«Il y a 45 millions d’euros de demandes, pour 15 millions de DETR», répond le préfet, Jacques Billant. «Il faut qu’on vous donne de la visibilité pour vous dire : si on ne peut pas cette année, on pourra l’année prochaine», complète Dominique Faure. Des arguments qui peinent à convaincre. «Les dotations de l’État par habitant restent deux fois moins importantes pour les communes rurales que pour les communes urbaines, c’est quelque chose qu’on a du mal à changer», conclut Hervé Deroubaix après le départ de la ministre.