Disparition de Lina: l'inquiétude s'accroît, aucune piste n'est écartée

L'inquiétude s'accroît dans le village alsacien où Lina, 15 ans, a disparu samedi: les enquêteurs n'ont trouvé aucun élément significatif et la procureure de la République de Saverne a affirmé...

Un membre de la protection civile affiche un plan des environs lors d'une battue pour retrouver Lina, disparue samedi, le 26 septembre 2023 à Saint-Blaise-la-Roche, dans le Bas-Rhin © PATRICK HERTZOG
Un membre de la protection civile affiche un plan des environs lors d'une battue pour retrouver Lina, disparue samedi, le 26 septembre 2023 à Saint-Blaise-la-Roche, dans le Bas-Rhin © PATRICK HERTZOG

L'inquiétude s'accroît dans le village alsacien où Lina, 15 ans, a disparu samedi: les enquêteurs n'ont trouvé aucun élément significatif et la procureure de la République de Saverne a affirmé n'écarter aucune piste à ce stade.

L'adolescente devait se rendre à pied samedi matin de son domicile à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à trois kilomètres de là, où elle projetait de prendre le train vers midi pour Strasbourg où l'attendait son petit ami.

Ne la voyant pas arriver, celui-ci a appelé la mère de la jeune fille, qui a donné l'alerte en appelant le 17 vers 14H15, a précisé la procureure de Saverne, Aline Clérot, lors d'une conférence de presse.

Des auditions dans l'entourage de la jeune fille ont rapidement été entamées et la vidéosurveillance dans les rames des trains, ainsi qu'à la gare de Strasbourg ont également été vérifiées.

"La mineure disparue n'apparaît pas sur les vidéos exploitées", a souligné la procureure, sous-entendant que Lina n'est jamais montée dans le train comme elle l'avait prévu.

"L'enquête a permis de vérifier plusieurs éléments: deux témoins ont vu Lina sur le trajet de la gare entre 11h15 et 11H30", a poursuivi Mme Clérot. "Elle cheminait à pied. Sur son itinéraire aucune trace sur la chaussée ou sur le bas-côté n'a été observée à cette heure, évoquant la survenance d'un accident de la route dont elle aurait été victime."

Pas d'indices déterminants

La magistrate a également souligné que le téléphone de Lina "n'a pas été retrouvé au moment où je vous parle, il a cessé d'émettre à 11H22 le jour de la disparition sur le secteur des recherches. Aucune activité bancaire sur son compte n'a été constatée depuis la disparition de la jeune fille".

La personnalité de Lina ne laisse pas penser qu'elle aurait pu fuguer et les différentes recherches et battues organisées ces derniers jours dans ce secteur montagneux et boisé n'ont pas permis de découvrir d'indices déterminants, a encore souligné la procureure.

"Nous n'écartons toujours aucune piste et poursuivons activement les investigations qui s'imposent", a-t-elle insisté.

Les étangs situés près de la route que devait emprunter la jeune fille seront dragués dans les prochains jours.

Mardi matin, une battue a rassemblé près de 400 personnes près d'un étang de pêche à la sortie du village de 250 habitants, à côté de la petite route que devait emprunter Lina pour aller à la gare.

Répartis dans différentes groupes, les volontaires ont arpenté les environs, champs en bordure de la rivière la Bruche, zones forestières plus escarpées ou talus en bordure de la voie ferrée, dans ce village au pied du massif des Vosges.

La mère, très affectée, et le père de Lina ont participé à la battue. Une assistance psychologique a été proposée aux proches de la jeune fille, a précisé la procureure de Saverne.

C'est une torture

La battue, encadrée par 35 gendarmes, accompagnés d'équipes cynophiles et d'un hélicoptère, a pris fin vers 13H30.

"Je la connais très bien, ça me tenait à coeur de venir", avait confié en début de matinée Thibault, un ami de Lina qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. 

"Ca fait deux jours que je suis dedans, deux jours que je n'en reviens pas. Elle m'écrivait encore vendredi", a ajouté Thibault. "Je ne crois pas une seule seconde qu'elle aurait fugué."

Selon lui, l'adolescente est entrée cette année en CAP aide à la personne dans un établissement proche de Saint-Blaise-la-Roche, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Strasbourg. Ses parents sont séparés, sa mère est infirmière et Lina n'a semble-t-il plus beaucoup de relations avec son père.

Lundi, la mère de Lina, très émue, s'était adressé aux journalistes: "Je veux retrouver ma fille, je veux qu'elle soit près de moi. Comme toute maman, vous comprendrez bien que c'est difficile, c'est une torture de ne plus avoir son enfant près de soi, quelque chose que je ne souhaite à personne, une grande douleur", avait-elle déclaré.

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