Dijon : jeunes et séniors réunis dans un même quartier

Le 6 novembre dernier, CDC Habitat et Adoma ont inauguré un ensemble d’habitats mixtes. C’est ainsi que la friche de l’ancienne usine Terrot à Dijon se transforme en logements pour des publics variés.

L’EHPAD les Jardins Voltaire accueille des personnes âgées tandis que derrière, la résidence sénior et un foyer pour jeunes actifs participent à la mixité du quartier. (© Aletheia Press / N. Hubert)
L’EHPAD les Jardins Voltaire accueille des personnes âgées tandis que derrière, la résidence sénior et un foyer pour jeunes actifs participent à la mixité du quartier. (© Aletheia Press / N. Hubert)

Une maison de retraite, une résidence sénior, un foyer jeunes actifs, mais aussi une résidence étudiante, des logements sociaux ou privés… Le nouveau quartier de Terrot Town mise sur la mixité des résidents. Avant d’accueillir des logements pour un large public, cette friche industrielle dijonnaise accueillait l’usine Terrot, fondée en 1887 avant de passer sous le giron de Peugeot. Dans les bâtiments, dont il ne reste plus que la façade d’époque, jusqu’à 2 000 ouvriers ont conçus et produits des milliers de motos et de vélos. Le chantier de transformation a débuté en octobre 2021 et devrait se terminer en 2026 sur 2,5 hectares avec une surface de plancher de 40 000 m2 et un jardin central de 5 600 m2.

Le projet initial prévoyait l’arrivée d’une école d’architecture et d’un restaurant en rooftop, mais les plans ont changé. Si les logements imaginés prennent peu à peu vie au rythme de l’arrivée des habitants, l’école a cédé sa place à un foyer de jeunes actifs. Adoma, membre du groupe CDC Habitat, a en effet fait l’acquisition auprès de Nexity et Adim Lyon d’un bâtiment en « vente en l’état futur d’achèvement ». « C’est un ensemble de 142 logements destinés aux jeunes actifs, qu’ils soient en formation, porteurs d’un projet professionnel, alternants ou encore étudiants salariés », explique Emmanuel Maitre, directeur territorial Adoma Bourgogne-Franche-Comté.

Le foyer de jeunes actifs Adoma peut héberger 142 personnes, étudiants salariés, jeune en formation… (© Aletheia Press / N. Hubert)

A chacun son logement

Ces logements, meublés, de 25 m2 en moyenne, pour personne seule ou famille monoparentale, se louent pour de courtes ou plus longues durées, jusqu’à deux ans environ. « Ce foyer répond à un besoin d’accès à un premier logement pour les jeunes. C’est un accès rapide et facilité avec une redevance qui intègre tout, eau, électricité ou encore wifi, précise-t-il, avant de poursuivre. C’est un tremplin vers le parcours locatif traditionnel. »

La résidence Adoma vise également à combler un manque sur le territoire. « Le logement jeune est en tension en raison de l’afflux d’étudiants. Il y a aussi une attente des employeurs pour loger leurs alternants. Cela ne doit pas être un frein au projet professionnel », souligne le directeur territorial. A côté de cette résidence dédiée aux plus jeunes, CDC Habitat a fait l’acquisition d’un premier bâtiment dans lequel le groupe a installé une résidence sénior de 15 logements. « Elle s’adresse aux plus de 65 ans en perte d’autonomie progressive. Il s’agit d’un logement social, donc sous condition de ressources, avec des logements adaptés », présente ensuite François Bureau, directeur développement et maîtrise d’ouvrage régional chez CDC Habitat.

La friche de l’usine Terrot se transforme pour devenir un quartier d’habitats mixtes où se côtoient les générations et les catégories sociales. (© Aletheia Press / N. Hubert)

Susciter la rencontre

CDC Habitat a également ouvert un EHPAD de 165 chambres qui regroupe les locataires des maisons de retraite du Port du canal et des Marguerites. Entre ces deux établissements, CDC Habitat a engagé plus de 27 millions d’euros dont environ un million d’euros de subvention du Département de la Côte-d’Or et 600 000 euros de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. De son côté, Adoma a débloqué un peu plus de 10 millions d’euros. Mais plus qu’un investissement financier, le projet de Terrot Town porte sur un certain investissement humain. « Le projet a été poussé par une volonté politique de créer un quartier inclusif avec de l’interaction entre les différents habitants. Ça commence par l’immobilier, mais il va ensuite falloir faire vivre le projet », conclut François Bureau. Le quartier abrite aussi une résidence étudiante et des logements sociaux et privés pour renforcer encore cette mixité.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert