Diarville : le fils du boulanger…
Nom : Vouaux. Prénom : Maxime. Signe particulier : travailleur handicapé atteint de problèmes auditifs et aujourd’hui apprenti au sein de la boulangerie familiale de Diarville. Le «fils du boulanger» est accompagné par l’APC (Association Perspectives et Compétences) dans son projet professionnel. Un projet construit pas à pas où le handicap disparaît au profit des réelles compétences de l’intéressé.
Le rythme, il s’y fait ! Pas facile, mais il prend le pli : 23 heures à 7 heures ! Quand la grande majorité de ses contemporains sont dans les bras de Morphée, Maxime Vouaux prend son courage à deux mains et va rejoindre son pétrin. À 21 ans, il est apprenti en CAP Boulangerie au Cepal Laxou dans la boulangerie de son père Thierry à Diarville. Une semaine à l’école et trois semaines en entreprise. L’unique façon pour ce jeune adulte de trouver une place dans un univers professionnel encore trop souvent fermé aux personnes handicapées. Maxime est malentendant avec des problèmes auditifs détectés dès le plus jeune âge. «Une chance si l’on peut dire car il a eu l’opportunité d’acquérir le langage. Cela aurait été tout autre s’il avait été sourd de naissance», confie Thierry Vouaux comme pour conjurer la fatalité. Reconnu travailleur handicapé, Maxime est déjà titulaire d’un BEP en Pâtisserie et d’un niveau Bac Professionnel mais n’affiche, quasiment pas, d’expérience professionnelle. «C’est le problème récurrent pour les jeunes et encore plus ceux qui sont en situation de handicap». L’alternative pour insérer réellement Maxime : l’apprentissage dans l’entreprise familiale. Accompagné par l’APC (Association Perspectives et Compétences), suite à une prescription de Cap Emploi, Maxime est aujourd’hui parti pour deux ans. Ensuite son projet professionnel sera de nouveau retravaillé par les équipes d’APC. Pour l’heure, l’apprenti prend ses marques.
Histoire entre père et fils…
Des codes, des automatismes se mettent peu à peu en place au quotidien. «Il faut souvent me répéter les choses et surtout en face de moi ! De mon côté, il faut que travaille aussi sur mon niveau de concentration au travail», confie le jeune boulanger. «Pour nous également, c’est une adaptation car rapidement on oublie le handicap», continue son père. Professionnel à Diarville depuis 1985, il a repris l’affaire en 1994 dans cette petite bourgade rurale meurthe-et-mosellane. L’affaire tourne, vaille que vaille et Maxime pourrait reprendre un jour l’affaire familiale. «Notre profession est comme toutes les autres à la recherche de repreneurs pour faire perdurer l’activité. Reste à créer des vocations.» C’est loin d’être au programme et quand le duo père-fils aborde le sujet, les deux générations ne se rejoignent pas encore, mais l’idée est loin d’être occultée. «On verra, chaque chose en son temps», assure Maxime. Du temps à donner à son fils, c’est tout ce qui compte pour Thierry aujourd’hui, afin de voir sa descendance se lancer sur le chemin de la vie professionnelle. Un beau souvenir entre un père et son fils. Une belle histoire entrepreneuriale entre un artisan et un jeune en recherche d’une voie professionnelle. Une belle maxime où le handicap s’efface au point de s’éclipser ! Le duo est bien conscient qu’il ne disparaîtra pas… tout comme le regard des autres sur son acceptation.