Dialogue social… et de sourds
Nos instances nationales répondent aux noms des grandes entreprises. Elles ont du mal à réellement écouter les réalités des PME et des TPE.» Dixit en aparté le numéro 2 d’une confédération patronale qui a pourtant tenté de faire passer les doléances des petites entreprises à l’occasion de la préparation de la Conférence sociale du 19 octobre à Paris. Une petite phrase glanée au début d’une réception conviviale à l’occasion de la signature de la convention régionale en faveur de l’emploi. Des phrases comme celles-ci, il y en aurait des pages et des pages à noircir. S’il faut encore le démontrer la connexion entre la base et le haut de la pyramide est loin d’être établie. Le serat-elle un jour ? Alors quand on aborde le sujet du dialogue social, on frôle le dialogue de sourds. Il n’est pas prêt d’être une réalité, du moins celui souhaité par les hautes sphères décisionnaires, car histoire de ne pas froisser les esprits après l’épisode de la chemise déchirée d’un DRH d’Air France, la Conférence sociale entre les partenaires sociaux s’est réduite à peau de chagrin. Exit les dossiers qui fâchent à l’image de celui de l’érosion des complémentaires retraite ou encore de la convention d’assurance chômage. Derrière ces tentatives de dialogue se cachent surtout un malaise profond. La violence des images de ce que certains ont qualifié d’un pseudo lynchage des deux responsables d’Air France, n’est qu’un révélateur de ce qui couve réellement dans l’Hexagone. Il y a quelques jours, lors d’une manifestation d’avocats à Lille contre la réforme de l’Aide juridictionnelle, des CRS ont chargé sur les «robes noires». Du jamais vu, ou presque ! Le malaise est palpable, cette crise bouillonnante n’attend qu’une étincelle pour se propager à tout va ! La prudence et le véritable dialogue sont de mise…