Développer son entreprise grâce au numérique

Outil incontournable et encore plus depuis le début de la crise sanitaire, le numérique est « un des facteurs clé de la réussite et de la pérennité de l'entreprise », selon Dominique Pillon, chargée de mission chez Initiative Somme France Active Picardie, association organisatrice du Mois de la création et de la reprise d'entreprises, dont la 18^e édition a eu lieu du 4 au 19 novembre 2021. « Le numérique est indispensable pour être visible, communiquer et trouver des clients », a-t-elle insisté avant de laisser la parole à trois experts venus présenter les différents outils et aides financières disponibles en la matière.

Accroître sa visibilité

Pour Yasmine Dick, coworking manager à la Coloc, le digital est un « super outil à condition de bien l'utiliser ». « Il ne s'agit pas de décorer le Web avec un nouveau site Internet. Les supports doivent s'accompagner d'une réelle stratégie », résume-t-elle. Maîtriser les outils permet en effet de mieux cibler leur finalité. 

Pour collaborer efficacement à distance, Yasmine Dick recommande par exemple Trello ou Stack. Pour gagner en visibilité, l'experte insiste sur la pertinence d'avoir un espace blog en plus du site Internet. « Rédiger des articles thématiques et de qualité permet de créer du trafic et d'élargir l'audience. Les entreprises qui ont un blog ont ainsi 55% de visibilité en plus ». 

La newsletter est également citée parmi les outils intéressants. « Elle permet de créer du lien, de fidéliser la clientèle et de déclencher l'achat. Mais attention, il faut tenir compte de la RGPD », souligne l'experte. Quant aux réseaux sociaux, « hors de questions de passer à côté » puisqu'ils permettent « de créer de la proximité avec la clientèle ». 

Dernier support à ne pas négliger, Google My Business, qui permet de mettre en avant certaines informations (photos, avis...) afin d'accroître sa visibilité au niveau plus local. « Gérer tous ces outils peut prendre beaucoup de temps au quotidien, concède Yasmine Dick, mais il existe des solutions, comme Agorapulse, pour les gérer plus facilement ».

« Rédiger des articles thématiques et de qualité permet de créer du trafic et d'élargie l'audience. Les entreprises qui ont un blog ont ainsi 55% de visibilité en plus »

En plus de connaissances, le numérique requiert aussi des moyens financiers. Avec Transnum, la Région Hauts-de-France a mis en place de nombreuses aides pour accompagner les entreprises souhaitant développer se mettre au digital. 

« Nous sensibilisons, conseillons, formons et finançons », détaille Vincent Gorczak, chargé de mission digitalisation à la Région. Des conseillers numériques sont d'ailleurs déployés sur tout le territoire pour faire connaître et rendre accessibles tous les outils à disposition des chefs d'entreprises et des porteurs de projets. Une adresse mail et un numéro de téléphone ont également été créés pour faciliter les échanges à ce sujet.

Car les aides sont si nombreuses qu'il peut être difficile de s'y retrouver. La brique digital du Booster TPE, par exemple, qui s'adresse aux entreprises de moins de 20 salariés, finance à 100% la création ou l'amélioration d'un site Web, la formation aux réseaux sociaux ou encore aux fondamentaux de la sécurité informatique. Le Booster ESS permet quant à lui un accompagnement du même type mais plus spécifique aux entreprises de l'Économie sociale et solidaire. Pour chacun de ces programmes, la Région réalise un diagnostic, une évaluation des usages numériques et du projet et un plan d'actions personnalisé.

Opérer sa transition numérique

Avec l'Inac (Investissement numérique des artisans et des commerçants) et l'Iness (Investissement numérique des entreprises sociales et solidaires), le Conseil régional propose par ailleurs des subventions allant jusqu'à 12 000 euros pour accompagner les TPE et PME dans leur transition numérique. « Avant le Covid, nous traitions environ dix dossiers par mois. Désormais, c'est dix par jour. Preuve que la crise sanitaire a été un accélérateur en la matière », note Vincent Gorczak.

Et les derniers chiffres de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) cités par Frédéric Jemfer, technico-commercial au service monétique du Crédit agricole le confirment. 112,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020, soit une augmentation de +8,5%, 

17 400 sites créés sur l'année et 1,84 milliards de transactions en ligne, le e-commerce est devenu incontournable dans le quotidien des Français... et des chefs d'entreprises. « Ce n'est plus du tout réservé à une certains catégorie d'entreprise. Cela concerne aujourd'hui tout le monde », explique-t-il. 

C'est pourquoi le Crédit agricole a développé des outils performants destinés à tous types de structures pour accompagner, de manière sécurisée, leur présence et commerce en ligne. En plus du traditionnel paiement en ligne connu de tous, la banque propose également le paiement par lien pour les personnes ne disposant pas de site Internet. « C'est une option très intéressante qui permet de faire des encaissements à distance sans TPE ni site Internet grâce à un simple lien sécurisé envoyé par mail ou par sms », conclut Frédéric Jemfer.