Deux salariés ont pris leur destin en main
Depuis février dernier, SMPL est devenue APLB. Placée en liquidation judiciaire, l’entreprise, spécialisée en mécanique sur véhicules lourds, a été reprise par deux salariés, Alice Caron et Stéphane Bart.
De l’alternance au contrat à durée indéterminée, Stéphane Bart a fait quasiment toutes ses classes de mécanicien dans les rangs de SMPL, qu’il a intégrée en 2003. Il était d’autant plus attaché à la société divionnaise que l’un de ses collègues n’était autre que son père. Dans ces conditions, il a vécu avec anxiété l’épisode du placement en redressement puis en liquidation judiciaire de l’entreprise. Dernière arrivée au sein de l’effectif, Alice Caron a souffert du même tumulte. Tous deux ont choisi d’unir leurs efforts pour reprendre l’activité et ainsi sauver leurs emplois. Juriste de formation, Alice Caron se sentait prête à relever le défi, d’autant qu’elle possédait déjà une expérience en matière de création d’entreprise. Stéphane Bart, pour sa part, ne s’imaginait pas en patron mais le sort a, en définitive, choisi pour lui. “Le projet a mûri rapidement dans nos esprits. Nous savions qu’il existait un potentiel de développement important et qu’il fallait revoir complètement la gestion. Nos deux profils se complétaient et ça nous a convaincus. Nous avons attendu l’audience annonçant la liquidation avec angoisse. La décision a été repoussée plusieurs fois pour finalement être prononcée suite à de longs mois d’attente”, expliquent les deux associés. Le dossier de reprise était ficelé et les deux jeunes gens ont même reçu le soutien de la plate-forme Artois initiative, se voyant octroyer un prêt d’honneur.
Regagner la confiance de tous. En février dernier, APLB pouvait démarrer son activité, conservant le même bâtiment. Ce dernier est localisé sur la zone de la fosse 5 à Divion et, en plus d’être spacieux, présente l’avantage de se situer à deux pas de la rocade minière, tout en étant éloigné du centre-ville. La mission première du binôme a été d’informer la clientèle de la reprise du travail. “Il fallait regagner la confiance des clients mais aussi des fournisseurs”, souligne Alice Caron.
Parallèlement, des procédures claires ont été définies quant au traitement des devis, de la facturation, de l’accueil des clients. Les deux compères n’ont rien laissé au hasard et ont fait souffler sur APLB un vent de rigueur. Ils ont été aidés dans cette tâche par Jean-Michel Bart, le père de Stéphane. Avec son fils, il est chargé de faire tourner l’atelier. Le trio s’évertue à recréer une structure conviviale à l’ancienne, le contact incarne une priorité.
Professionnels du transport, des travaux publics, collectivités territoriales, les donneurs d’ordre sont multiples et ils se répartissent sur une aire de chalandise s’étendant sur le Bruaysis, le Béthunois et le Ternois.
La société intervient sur les poids lourds, les remorques, en passant par les engins et camping-cars… Réactivité et flexibilité constituent deux éléments essentiels. En effet, les camions circulant en semaine, il n’est pas rare que les interventions s’effectuent durant le week-end. Par ailleurs, APLB est chargée de la maintenance pour une enseigne de la grande distribution. Ainsi, si un camion frigorifique tombe en panne dans la région Nord-Pas-de-Calais, il faut être sur place rapidement et surtout réparer le plus vite possible, et ce, quelle que soit l’heure.
Briguer les agréments. APLB est certifiée Cofraq en matière de tachygraphie numérique. Ainsi, l’entreprise intervient sur les équipements de bord servant à contrôler le temps de travail des routiers et autres chauffeurs de bus. La période d’agrément arrivera d’ici quelques semaines à son terme, par conséquent, Alice Caron et Stéphane Bart travaillent d’arrache-pied au renouvellement de cette précieuse certification. “En plus de la remise en route, nous travaillons sur ce dossier majeur. Une des clés pour réussir reste de savoir bosser en équipe, il faut communiquer sans cesse”, insiste Stéphane Bart.
En quelques mois, l’atelier a repris vie et un premier bilan a été dressé en juin dernier. Ce dernier a rassuré les deux investisseurs, les objectifs étant remplis.
Les ambitions ne manquent pas du côté de chez APLB. Et si la prudence guide les pas de la direction, le souhait est d’embaucher dans les plus brefs délais un mécanicien supplémentaire. Alice Caron garde aussi un oeil attentif sur l’évolution des textes de lois et l’adoption de nouvelles normes. En effet, les moyens de contrôle vont s’accroître à l’avenir et de nouveaux équipements vont venir garnir les tableaux de bord. APLB veut se tenir prête et décrocher les agréments permettant d’intervenir sur ces outils de demain.