Deux priorités : l’international et la recherche transversale

Cette entreprise familiale, née en 1830 en Pévèle, est le leader mondial de la recherche en végétal. Elle négocie un nouveau virage de son histoire : ancrage renforcé sur quatre marchés non européens et développement d’une recherche plus sophistiquée, plus participative, en liaison directe avec le négoce.

François et Bruno Desprez,   récompensés par le Prix de l'Entrepreneur de l'Année pour la région Nord
François et Bruno Desprez, récompensés par le Prix de l'Entrepreneur de l'Année pour la région Nord

 

D.R.

François et Bruno Desprez, récompensés par le Prix de l'entrepreneur de l'année pour la région Nord.

Avec un CA de 230 M€, dont 65% hors de France, et 800 salariés, Florimond Desprez ne se repose pas sur ses lauriers. Un an après avoir rejoint et pris en charge le programme européen de taille mondiale Aker (innovation compétitive pour la betterave), la firme condense dans un nouveau logo ses prochaines orientations, une graine bleue enveloppée dans une feuille verte : on est dans le cycle de vie et la sphère terrestre, dans la recherche et le végétal, le nom de Desprez domine celui de Florimond en taille, le tout reste sobre.

 

Quelles sont ses cibles ? D’abord conserver son leadership mondial et se tourner non plus majoritairement vers l’Europe mais vers de nouveaux marchés : Maghreb, Argentine, Russie, Espagne, où des filiales, pour certaines assez anciennes (1994 pour l’Espagne, 2000 pour l’Argentine), s’appelleront toutes Desprez. Il s’agit d’y développer le négoce, augmenter les rendements via une recherche s’appuyant sur de nouvelles expérimentations. Les semences de blés durs et tendres, de betteraves à sucre et bien d’autres espèces de céréales sont concernées puisque l’un des objectifs consiste aussi − surtout même −  à dénicher des variétés inconnues. De nouvelles stations de recherche seront d’ailleurs installées sur place. Desprez est le seul semencier à consacrer déjà 17% de son CA  et 36% de ses effectifs à la recherche tous azimuts, ce qui explique que la formation et notamment la collaboration avec les universités vont bon train.

 

Partenariats public/privé. Cette recherche devient aussi d’un autre type, plus divers et plus puissant, pour mieux épouser les programmes de recherche de plus en plus nombreux et raffinés. D’abord en multipliant les partenariats public-privé, avec l’INRA, les filières agricoles et des territoires. Ainsi, Desprez est-il déjà présent dans les programmes Aker (betterave), Breedwheat (blé), Ifmas (produits bio-sourcés). Obtenir de meilleures variétés pour l’agriculteur, le prescripteur, le distributeur, l’industriel de la transformation et le consommateur final est le premier but. Mais il faut aussi coller aux technologies les plus récentes et innovantes, le génotypage par exemple, et aller vers des disciplines en pleine évolution telles que la chimie, l’électronique, la biologie, etc. Même la médecine, ce qui explique que Florimond Desprez participe au pôle de compétitivité Nutrition-Santé-Longévité.

 

 

Une question… de diplôme. Donc recherche et négoce doivent s’épauler, une R&D optimisée y veille de plus en plus. La création variétale s’accélère, on est passés en quelques années de vingt à dix ans, bientôt huit, pour faire inscrire une variété nouvelle. L’interface entre recherche et enseignement est donc décisive − le céréalier pévélois est en liaison constante avec les universités de la région −, sans oublier l’aspect réglementaire de la profession qu’il faut sans cesse surveiller.

Car, enfin, Florimond serait complètement satisfait si le fisc français, s’agissant là du crédit d’impôt recherche, n’en limitait pas l’impact en rejetant de la base de calcul les collaborateurs de recherche formés au sein de l’entreprise, riche de leur expérience, sous prétexte que cette dernière n’est pas sanctionnée par un diplôme… 

 

D.R.

Le nouveau logo de Florimond.