Entreprises
Deux heures pour faire le point sur l’ambition d’entreprendre
La tendance ne faiblit pas. Un nombre croissant de salariés, demandeurs d’emploi, étudiants veulent voler de leurs propres ailes. En clair, se dessiner un destin de chef d’entreprise. Lequel ne saurait s’improviser. D’une légitime ambition à l’ancrage dans la vie réelle d’un entrepreneur, il y a forcément une démythification nécessaire à faire. Tout le sens des réunions collectives de la CCI Moselle à destination des porteurs de projets de création ou de reprise. Trois ont lieu prochainement.
Créer une activité, une entreprise, n’est pas forcément chose insurmontable. En Moselle, de solides organismes, des experts, un écosystème efficient et dédié le permettent relativement aisément. Assurément, dans le département, l’accompagnement est de qualité. Créer donc, c’est bien. Mais durer, c’est encore mieux. Sur les quelque 10 000 entreprises lancées l’an passé en Moselle - un record -, combien auront franchi le cap fatidique des trois premières années ? Il n’y a pas de recette miracle : celles qui durent ont à leur tête des dirigeants qui n'ont rien laissé au hasard.
Un faisceau de paramètres de réussite ou d'échec
Se lancer dans l’entrepreneuriat nécessite d’avoir bien mûri son idée. Laquelle part souvent du fruit d’une expérience personnelle, d’un rêve d’enfant, que l’on souhaite concrétiser, simplement de l’opportunité d’une rencontre… Le regard de l’entourage, sa famille, ses amis, est un indicateur. Si le projet est largement rejeté par ce panel de confiance, il faut s’interroger sur sa pertinence. Il convient aussi de ne pas choisir la facilité. Des compétences professionnelles, un certain savoir-faire, comme un savoir-être, peuvent être sécurisants. Mais cela n’est pas un gage de sécurité à zéro risque. Sur un plan plus technique, lancer son entreprise sans avoir réaliser un plan de développement structuré ne permet pas de se projeter dans l’avenir. C’est donc partir à l’aveugle et vers l’échec. D’où un business plan solide. Le mot central d’une création d’entreprise, c’est la motivation. Sans elle, peu ou rien n’est possible. La simple idée de se savoir devenir son propre patron fait gagner en enthousiasme. L’entreprise peut paraître sécurisée et simple. Il faut dire que des statuts, comme celui de la micro-entreprise, simplifie les démarches. Quelques clics, et bienvenue dans le monde des entrepreneurs.
Au plus près des réalités des territoires
Soyons réalistes. Quels que soient le statut adopté, le secteur envisagé, les moyens financiers et matériels dont on dispose, la motivation sera le facteur qui fera la différence au début et tout au long de la vie de l’entreprise. En somme, ne jamais rien lâcher. D’autres paramètres seront décisifs : connaître impérativement son marché, sa concurrence, faire appel à des experts, avoir cette capacité à se remettre en question, savoir choisir ses collaborateurs… On le voit, à la lecture de ces quelques fondamentaux - il y en a bien d’autres - , entreprendre n’est pas un long fleuve tranquille. Ainsi, dans ses outils vers les porteurs de projets en création ou en reprise, la CCI Moselle Metz Métropole apporte des réponses concrètes et expertes via ses équipes et son réseau territorial. En cette fin d’été, trois réunions collectives en présentiel, toutes de 14 h à 16 h, se dérouleront dans les locaux de la chambre consulaire de Sarrebourg (le 13 septembre), Metz (le 16 septembre) et Sarreguemines (le 23 septembre). Elles font suite aux précédents rendez-vous de Yutz et Forbach du 9 septembre. En filigrane, la réunion permet de faire le portrait du créateur ou repreneur, d’obtenir des informations élémentaires à l’élaboration d’un projet, de définir les partenaires du porteur, d’identifier les leviers de réussite et les ingrédients du projet. Une session de découpe en sept thématiques : l’idée du projet, la définition du business model, l’aspect pratique de l’étude de marché, le concept du mix marketing, la validation financière avec ses incontournables budgets prévisionnels, plan de financement et business plan, l’étude juridique, sociale et fiscale du projet et du créateur/repreneur, les formalités de création/reprise. Dans les mois à venir, d'autres réunions de ce type seront très régulièrement mises en place.
Plus d’informations : entreprendre@moselle.cci.fr
61 %
C’était le taux des entreprises hors régime micro-entreprise créées cinq ans plus tôt toujours actives en 2019 en France, selon l’Insee. Proportion stable par rapport à la génération d’entreprises nées en 2010. Les sociétés demeuraient plus pérennes que les entreprises individuelles. Des entreprises davantage pérennes dans l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale, et moins dans le commerce. Les moyens financiers investis au démarrage et l’expérience dans le métier étaient facteur de pérennité. Parmi les entreprises encore actives en 2019, 36 % employaient au moins un salarié, contre 27 % lors de leur création. Quatre profils se distinguaient parmi les entreprises encore actives cinq ans après leur création : les entreprises en difficulté (21 %), les professions libérales économiquement stables (10 %), les entreprises satisfaites de leur niveau d’activité (34 %), et les sociétés investisseuses et innovantes (35 %). Il sera intéressant de rapprocher ces données de celles qui seront connues en 2024. Elles correspondront alors aux entreprises nées en 2019, soit juste avant la pandémie. On le sait, durant la crise, le nombre d'entreprises, en France, comme en Moselle, a explosé. Combien seront-elles encore sur le chemin entrepreneurial d'ici cinq ans ?