Désensabler le port de Saint-Valéry
Le conseil général de la Somme a réalisé entre le 19 et le 23 novembre la première étape de l’expérimentation des chasses hydrauliques sur le site de Saint- Valéry-sur-Somme. Objectif : entretenir le port et veiller à en assurer l’accès avec la mer. La première étape comprenant la mise en oeuvre de tests de stockage d’eau dans le canal maritime entre Abbeville et Saint-Valéry et la mise en vitesse de l’eau dans le chenal des ports de Saint-Valery est positive.
Le conseil général, propriétaire et gestionnaire du canal de la Somme et des ports de pêche de la Somme, est notamment chargé de l’entretien de ces derniers et doit veiller à en assurer l’accès avec la mer. Jusqu’à présent, il devait faire procéder à des curages mécaniques et à des dragages d’entretien réguliers coûteux, longs à mettre en oeuvre du fait des autorisations administratives à obtenir et entraînant une problématique du stockage et de la gestion des sédiments extraits.
Depuis 1990, une réflexion sur la possibilité de mettre en oeuvre un autre procédé de curage du chenal et des ports de Saint-Valéry a été lancée. C’est le principe de l’effet chasse qui a été choisi. L’expérimentation s’est donc déroulée du 19 au 23 novembre dernier. Il s’est agit de faire monter de manière maîtrisée le niveau de l’eau dans le canal maritime entre Abbeville et Saint- Valéry-sur-Somme sur 17 km puis de procéder à des lâchers d’eau (chasses hydrauliques) destinée à nettoyer le chenal et les ports de Saint-Valéry-sur- Somme des sédiments qui s’y accumulent. La technique est déjà utilisée au Crotoy, où un bassin de chasse a été construit en 1860 pour nettoyer après chaque marée, une partie de la baie. Il s’agit dans ce cas-là de piéger les eaux de la marée montante derrière une digue et des écluses et de les relâcher ensuite à marée basse.
Cette phase d’expérimentation a été l’objet d’un long travail de préparation technique et d’études environnementales et de concertation avec les riverains et usagers de la Somme canalisée. Chaque jour, les niveaux ont été relevés pour passer de 4 m à 4 m 60.
Vitesse d’1 m/s
Deux heures après la marée haute, les écluses se sont ouvertes pour permettre aux eaux lâchées d’arracher et d’envoyer les sédiments le plus au large possible grâce à une vitesse d’1 m/s atteinte : « Dans le port, nous allons observer si les infrastructures ne bougent pas et si les bateaux ne sont pas envoyés au loin », avait précisé avant l’expérimentation Jérôme Cavory, responsable de la mission conduite d’opérations maîtrise d’oeuvre au conseil général.
Un premier bilan a déjà été dressé. Ce qui est rassurant, c’est qu’il n’y a pas eu d’incidences majeures sur les berges du canal, les fossés et sur les zones de débordement préalablement identifiées. Dans les ports et le chenal de Saint-Valéry sur-Somme, des courants inhabituels par leurs vitesses ont été observés. Un nettoyage visible au droit des équipements et le long des berges a été constaté. Les mesures des vitesses sont en rapport avec les objectifs fixés à savoir de 0,8 mètre par seconde puis de 1 mètre par seconde.
L’augmentation de la turbidité de l’eau, qui correspond à une remise en suspension de sédiments dans le jusant ou reflux a été observée. La prochaine étape se déroulera au cours du premier trimestre 2013. Elle comprendra la réalisation de quatre chasses hydrauliques successives sur deux jours en continu car comme l’affirme Jérôme Cavory : « Seule la répétition du processus sera efficace. »