Des solutions textiles pour pallierla dépendance et la perte d’autonomie

La 26e Journée technologique de Clubtex et UP-tex, organisée cette année en partenariat avec Eurasanté, s’est tenue le 15 mars dernier. Avec un thème d’actualité : la dépendance. La Journée a réuni des spécialistes autour des perspectives ouvertes par les textiles intelligents pour la santé. Et elles sont réjouissantes.

Plus de 80 personnes étaient venues écouter les 12 conférences du jour.
Plus de 80 personnes étaient venues écouter les 12 conférences du jour.

 

Plus de 80 personnes étaient venues écouter les 12 conférences du jour.

Plus de 80 personnes étaient venues écouter les 12 conférences du jour.

Plus 119% d’activité depuis 2005 : les soins à domicile explosent depuis plusieurs années et leur développement ne devrait pas retomber, portés par le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques. Ils répondent à une demande croissante des patients comme des aidants, à la recherche de solutions qui permettent le maintien à domicile et favorisent l’autonomie. “L’idée est d’externaliser l’hôpital pour maintenir les patients le plus possible à domicile en leur proposant des solutions de télémédecine et de téléassistance”, ajoute Freddy Smektala, cadre coordinateur chez SantelysHad qui a présenté les problématiques de la prise en charge des personnes à domicile.

Des textiles soignants. L’industrie textile est capable de proposer des solutions : c’est ce qu’ont voulu montrer les organisateurs de cette 26e Journée technologique (Clubtexet UP-tex bien sûr, mais aussi Eurasanté en partenariat avec l’Ensait, l’IFTH, Centexbel et la faculté de médecine Henri-Warembourg et en association avec les partenaires du programme InterregIVDimitex).Ces textiles sont dits “intelligents” (ou “smart textiles”). Certains existent déjà. “Le Polar Clothing, d’Adidas, le tee-shirt qui mesure le rythme cardiaque mieux qu’une ceinture, s’est vendu à 3,5 millions d’exemplaires. Les pansements intelligents luttent contre les contaminations. Le Sens Floor est capable de capter les positions du corps”, cite Philippe Germonprez, directeur de recherche à l’IFTH, lors de sa conférence finale. Tous ces textiles sont des matériaux souples, capables d’interagir avec leur environnement grâce à des assemblages de composés qui permettent le maintien à domicile par des techniques de monitoring et par des thérapies. “Si les textiles monitoring sont capables de mesurer une perte de poids, les signes vitaux, la pression sur un lit, et d’autres choses encore, les textiles thérapeutiques peuvent diffuser un médicament, activer des stimulations électriques, magnétiques ou thermiques, atténuer une douleur. Et il reste encore beaucoup de pistes à explorer”, continue Philippe Guermonprez. “Nous sommes à l’aube d’un thème très porteur”, note Jean-François Bracq, secrétaire général de Clubtex.

Un marché à très fort potentiel. Car les perspectives sont réelles. Julien Payen, d’UP-Tex, les mesure à l’aune des dépenses de la Sécurité sociale pour la perte d’autonomie : 140 milliards d’euros en 2010, 210 milliards prévus en 2015. “Il s’agit d’un marché de niche, mais avec des volumes très importants”, insiste le jeune spécialiste lors de sa conférence sur les perspectives de ces textiles intelligents. “Le public a confiance dans le textile. C’est un bon matériau qu’il connaît depuis longtemps. Les personnes âgées l’acceptent bien. Son rapport aux sens (toucher, odorat) va bien avec l’univers de la santé et du bien-être”, ajoute Jean- François Bracq. Il note qu’une quinzaine d’entreprises de la région travaillent déjà sur ce marché mais qu’il en existe encore une bonne vingtaine chez Clubtex qui pourraient être intéressées. Julien Payen rappelle qu’il y a en ce moment beaucoup de travail de recherche et développement à l’Ensait, l’IFTH et chez Centexbel : une veste destinée aux non-voyants pour détecter les objets, un maillot capable de soigner la jaunisse du nourrisson (mis au point par Philips). Ces prototypes ont un temps d’homologation médicale qui va de un à huit ans, sans compter le temps du développement du produit qui peut durer de dix à quinze ans ! Il faut donc s’y prendre à l’avance, c’est-à-dire… maintenant ! Un message reçu cinq sur cinq par les 80 participants français et étrangers de cette Journée technologique qui fait se rencontrer les textiliens, les chercheurs et les industriels du secteur médical.