Des propositions picardes pour les Assises de la recherche
Initiées par le gouvernement et le président de la République, les Assises de la recherche visent à rénover le système en partant de propositions locales qui doivent se traduire par une politique nouvelle à partir du premier semestre 2013. En Picardie, Daniel Thomas, le rapporteur, vient de faire part des préconisations des différents groupes de travail.
Tout en présentant les propositions concrètes qu’il doit remettre à la fin du mois d’octobre, Daniel Thomas a d’ores et déjà annoncé qu’il allait demander la possibilité de faire un focus, comme le prévoit la démarche. Ce focus offre l’opportunité de disposer d’un délai d’un mois supplémentaire, pour continuer la réflexion et affiner les propositions des cinq ateliers préparatoires.
Les propositions s’appuient sur un constat commun entre les acteurs de l’enseignement, de la recherche et les décideurs locaux : la Picardie souffre en matière de retards scolaires et d’emploi, mais dispose de solides réseaux d’excellence. Par ailleurs, Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie, se félicite des « très bonnes relations avec les services de l’Etat, ce qui facilite le travail », tout en rappelant « l’importance de la gouvernance territoriale dans le cadre de la loi éducative ».
Etudes post-bac
Daniel Thomas, rapporteur des Assises régionales, mais également président du pôle de compétitivité IAR (Industries et Agro-Ressources), l’affirme : « Nous devons créer la solidarité entre les réseaux d’excellence et les difficultés identifiées en région. Ce n’est pas parce que nous avons des retards dans certains domaines, qu’il ne faut pas investir dans les noyaux d’excellence. » Et il décline trois thématiques : « La réussite éducative, en particulier dans le premier cycle, le développement des politiques de recherche et le mode de gouvernance des institutions. Il faut inciter les jeunes à des études post-bac. »
Claude Gewerc lui emboîte le pas : « C’est une obligation et un besoin de disposer d’un socle minimum de connaissances pour pouvoir se former tout au long de la vie. Le problème dans notre région est culturel. On travaillait là où l’on vivait. Ce n’est désormais plus possible et faire des études est un plus, une valorisation. Et d’enchaîner : Il faut réfléchir à la manière de réorganiser l’appareil de production à partir de la recherche. »
Propositions concrètes
A partir des ces constats, Daniel Thomas envisage des propositions concrètes : « Créer un lieu d’information régional pour l’orientation. Ce lieu pourrait être numérique et disposerait de la cartographie de l’enseignement supérieur en Picardie. Nous proposons des réunions au rectorat avec les trois acteurs principaux de la recherche – l’UPJV, l’UTC et l’institut LaSalle de Beauvais –, pour réfléchir à la manière d’aménager et de faire évoluer l’offre de formation. Par ailleurs, il faut soutenir les étudiants pour faire des stages à l’étranger et l’accueil des étudiants étrangers. Enfin, en ce qui concerne le problème financier, nous proposons une réflexion approfondie en lien avec les acteurs de la région. » Concernant cette dernière proposition, Claude Gewerc avance deux outils : « Les fonds européens et des circuits financiers différents, notamment à travers des partenariats public/ privé, comme le prévoit la future BPI (Banque publique d’investissement), qui aura des moyens d’action en région. Nous pourrons ainsi soutenir les entreprises innovantes, qui utilisent les résultats de la recherche avec des techniciens et des opérateurs formés et capables de produire. »