Des Meusiens unis face à un budget de crise
Réunis en séance publique le 13 décembre, les conseillers généraux meusiens ont choisi le consensus pour voter le budget en quasi stabilité. 2013 sera placée sous le signe de la fierté et de l’inquiétude.
Après avoir rappelé les efforts d’une gestion rigoureuse, reconnue par l’agence de notation Standard and Poor’s, Christian Namy, le président du Conseil général de la Meuse, s’est déclaré particulièrement «inquiet» face au désengagement de l’Etat. Malgré sa faible marge de manoeuvre, la Meuse ne pourra pas compter sur le fonds de solidarité de 170 millions d’euros visant à aider les départements les plus en difficulté, ne répondant pas aux critères établis par l’Assemblée nationale. Réaffirmant «sa colère» de se voir exclu de ce dispositif, le sénateur de la Meuse a rappelé les difficultés structurelles de la Meuse liées à la faible densité et au vieillissement de sa population. Dans ce contexte de crise, le département confirme la poursuite de ses fondamentaux avec un désendettement assumé et le maintien d’un niveau d’investissement élevé au delà de 30 millions d’euros, permettant de faire travailler les entreprises et de contribuer à la croissance et à l’emploi. Et pour ne pas peser sur le pouvoir d’achat, l’assemblée départementale a choisi de ne pas augmenter les impôts. Cette orientation a d’ailleurs remporté tous les suffrages. «Pour la première fois, le budget a été voté à l’unanimité», s’est satisfait le patron des Meusiens, un brin provocateur. Il est vrai que le budget a été adopté avec dix-neuf voix (majorité et indépendants) et douze abstentions (groupe des élus de gauche). Durant son discours introductif, le sénateur a une fois de plus dénoncé le peu de considération de la ruralité, qui est, selon lui, attaquée. A l’heure où la paupérisation s’accroît et où le budget solidarité représente 61 millions d’euros (hors masse salariale), la Meuse n’oublie pas que l’Etat lui doit, depuis 2002, 160 millions d’euros au titre des non compensations liées aux transferts de charge.
SDTAN adopté
Une fois le budget voté, les conseillers généraux ont adopté à l’unanimité le Schéma directeur territorial d’aménagement numérique (SDTAN). Répondant à une commande de l’Etat dans le cadre d’un programme national sur le très haut débit, le département a choisi la voie de la consultation en rencontrant les élus (maires et présidents des structures intercommunales), les acteurs économiques et les opérateurs privés. Ce schéma prévoit deux phases. L’objectif est que 50% des foyers meusiens soient fibrés d’ici à 7 à 8 ans. Dans le même temps, une montée en débit (10 Mégas) est prévue pour les sites en souffrance. Les études ont permis de trouver des solutions techniques sur l’ensemble du territoire. Reste en suspens la question financière, puisque 200 millions d’euros seront nécessaires pour ce projet, sachant que l’Etat s’est engagé à hauteur de 26 millions d’euros.
Ulcos : l’interrogation meusienne
Un voeu d’urgence déposé par Denis Cordonnier, le vice-président du Conseil général, a permis d’évoquer le dossier Ulcos. Faisant la une de l’actualité, ce projet dont ArcelorMittal pourrait être partie prenante à Florange vise à réduire de manière significative les émissions de CO2 provenant de la fabrication de l’acier (voir également en page 9 de ce numéro). Ce programme de recherche envisage de stocker ce gaz dans le sous-sol lorrain, dont 70% en Meuse. «Or, le département n’a jamais été interrogé sur les incidences et les conséquences. Si la Meuse est solidaire du maintien de l’emploi, elle ne veut pas que ce projet se fasse au détriment de son territoire», prévient Christian Namy.