Maison de mode basée à Lille

Des masques durables en résine, une première mondiale

La maison de mode Dacry, créée il y a trois ans par deux étudiants, a su faire face à la crise sanitaire. Ses masques durables protègent contre la Covid et ont une conception unique au monde. Retour sur une véritable «success-story» lilloise.

La maison Dacry envoie ses masques dans le monde entier. © Dacry
La maison Dacry envoie ses masques dans le monde entier. © Dacry

C’est une véritable «success-story» que construisent Matthieu Facchetti, 21 ans, et Gaston Lamiaux, 20 ans, avec leur maison de mode et leurs masques durables en résine protégeant contre la Covid. Créée il y a un peu moins de trois ans à Lille, la Maison Dacry occupait, jusque récemment, le temps libre des deux étudiants en commerce, pour Mattieu Facchetti, et en couture, pour Gaston Lamiaux. «Nous avions l’idée de proposer des masques extravagants pour les défilés de mode, se remémore Mattieu Facchetti, nous voulions créer quelque chose de jamais vu encore.» Masque pour dissimuler son identité, passer inaperçu ou, au contraire, se faire remarquer… L’objet a une symbolique riche et inépuisable. Les deux associés produisent ainsi un masque tous les deux mois environ.

Quinze appels par jour

«C’était une façon de nous lancer dans le monde professionnel, de nouer des partenariats. Et puis le confinement est arrivé.» Tout s’arrête alors pour la maison de mode, mais pas pour longtemps… «L’idée de produire un masque durable pour se protéger de la Covid nous est venue», poursuit Matthieu Facchetti. Une façon de lutter contre l’amoncellement de masques jetables abandonnés dans les rues. Le concept prend forme et se concrétise en trois mois. «Les premiers masques ont été commercialisés en juillet. Confinés chacun chez soi, nous nous appelions parfois quinze fois par jour», note, avec amusement le jeune homme. «Nous utilisons une résine hypoallergénique semi-rigide utilisée dans la conception des prothèses, nous sommes les premiers à avoir eu l’idée. Le masque est fabriqué à Annecy par un sous-traitant et trois couturières travaillent actuellement dans un atelier à Lille». Ces dernières sont chargées de l’assemblage et de la confection de la lanière en tissu qui permet d’ajuster le masque et des doublures nano-aimantées certifiées «Afnor» niveau 2.

Larme et Prisme

Durables, assemblés à la main, 100 % français, les masques Dacry sont aussi, évidemment, très «fashion». Gaston Lamiaux a imaginé le modèle «prisme», dans un esprit géométrique. De son côté, le modèle «larme» de Matthieu Facchetti est plus sobre et avec des formes douces. Les deux modèles sont déclinés en 8 coloris et vendus autour de 100 euros. Chacun est estampillé d’une larme, en référence à «Dacry», issu du mot «larme» en grec. Le succès arrive rapidement. En septembre, les deux vingtenaires exposent au Tripostal à Lille, dans le cadre du marché des créateurs des 4 H Maisons de mode. Un mois plus tard, ils participent à la Fashion Week de Paris… Matthieu Facchetti énumère, avec un peu d’étonnement : «Nous envoyons nos masques dans le monde entier, à Dallas, New-York, et même en Australie». De quoi occuper les deux associés à plein temps désormais. «Nous avons dû nous réinventer et passer à la version Dacry 2.0, conclut, avec malice, Matthieu Facchetti. Nous sommes particulièrement bien accompagnés par les services du conseil Régional. Nous avons donc décidé de nous lancer complétement et nous travaillons actuellement sur une collection de prêt à porter». La maison Dacry n’a, de toute évidence, pas fini de faire parler d’elle.

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Durables, assemblés à la main, fabriqués en France et tendance, ils ont tout pour attiser la curiosité. (© Dacry)