Des lycéens mosellans en journée d’étude au camp d’extermination d’Auschwitz

Ces 7 et 8 février, près de 300 élèves du Grand Est se sont rendus sur les sites d’Auschwitz-Birkenau et d’Auschwitz-I, accompagnés d’élus régionaux, de représentants des rectorats, de volontaires en service civique et des membres du Conseil régional des jeunes. Depuis 2007, ce partenariat a permis à près de 2 600 lycéens du territoire d’effectuer ce déplacement à Auschwitz et de prendre part au devoir de mémoire en s’impliquant dans des projets pédagogiques autour des différences qui composent notre humanité et de leur compréhension et de leur acceptation, du vivre ensemble (notamment à travers l’opération régionale du Mois de l’Autre), de la citoyenneté, du devoir de mémoire, de l’éducation aux médias et de l’éducation artistique et culturelle. Cette journée d’étude est proposée par la région Grand Est, en lien avec les rectorats et le Mémorial de la Shoah. Onze établissements ont pris part à cette immersion mémorielle essentielle. Parmi eux, deux en Moselle : le lycée professionnel Maryse Bastié à Hayange et le lycée Louis Vincent à Metz. 

Le devoir d'instruire

L’initiative s’inscrit dans la politique mémorielle de la région vers les jeunes générations, dans cette impérieuse nécessité, à l’heure où le racisme, les actes antisémites et le révisionnisme sont en résurgence, de promouvoir le devoir de mémoire, le sens du respect, la tolérance. Cela passe invariablement par des actions éducatives favorisant la connaissance, les valeurs de paix et du vivre ensemble, la construction européenne. Pour ces jeunes, il s’agit de s’approprier les outils pour décrypter l’information, développer une pensée critique, basée sur les valeurs humanistes et le respect de la démocratie. Monument historique et culturel majeur contribuant au devoir de mémoire, Auschwitz est, depuis 1979, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Durant la Seconde guerre mondiale, plus de 1 100 000 hommes, femmes et enfants moururent à Auschwitz, entre 1940 et 1945. Ce n’était qu’il y a quelque 80 ans… A l'heure où le débat public laisse la place à une sémantique qui dépasse la frontière de l'acceptable, où la banalisation de ce qui ne devrait pas l'être se diffuse dans notre société, le devoir de mémoire doit impérativement se doubler du devoir de vigilance... De l'arrangement avec les vérités historiques, on franchit vite le Rubicon du négationnisme. Cela fait assurément le lit des populismes et met en danger la démocratie, laquelle n'est jamais un dû et se défend au quotidien.