Des inégalités en baisse mais encore bien présentes
L'Insee a dévoilé les résultats de son étude sur les inégalités femme-homme sur le marché du travail, le 7 mars à la préfecture du Nord, en présence notamment de Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France et du Nord, et de François Chevalier, directeur régional adjoint de l'Insee Hauts-de-France.
Menée conjointement par Nadia Belhakem, chargée d’études, et Cyril Gicquiaux, chef de projet d’action régionale à l’Insee, ce rapport illustre les disparités encore présentes sur les Hauts-de-France, par département. «Nous avons étudié les disparités dans l’accès à l’emploi, le chômage, la présence sur le marché du travail et les inégalités salariales», détaille Cyril Gicquiaux.
10% de l’écart salarial injustifiés
«Le taux d’emploi est moins fréquent pour les femmes que les hommes dans les Hauts-de-France et par rapport à la moyenne nationale.» Un écart en baisse constante depuis les années 90, la crise de 2008 ayant indirectement porté un coup d’accélérateur en frappant les secteurs d’activité plus masculins. «Le Pas-de-Calais observe le 6e plus gros rattrapage dans la France de province de l’emploi féminin.» Sans surprise, le taux de chômage féminin est également plus élevé que celui de son homologue masculin. Cependant, le nombre de femmes en situation d’inactivité a diminué de moitié depuis 30 ans. Le niveau d’études, de plus en plus élevé, y a largement contribué : «55% des diplômés supérieurs long sont des femmes.» Pourtant les emplois les plus qualifiés sont les secteurs où les inégalités, notamment salariales, ont tendance à être les plus fortes. «Il y a 30% de disparité au sein de l’emploi cadres», indique Caroline Plesnage, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité. Selon une étude de la DADS datant de 2015, illustrée dans le rapport, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 18% dans les Hauts-de-France. La moyenne de revenu annuel net est de 21 760 € pour les femmes et de 26 540 € pour les hommes. Si 8% sont révélateurs de la surreprésentation des femmes dans des fonctions moins bien rémunérées, les 10% restants restent «sans explication» selon les auteurs du rapport de l’Insee. «Cela peut être un facteur de combinaison avec la difficulté d’accès à l’emploi», explique Caroline Plesnage. Les femmes sont par ailleurs plus nombreuses à travailler en temps partiel.
La féminisation des métiers encore timide
«Plus de la moitié des femmes actives travaillent au sein de 10 familles professionnelles sur 87 familles au total», souligne Caroline Plesnage. Des métiers souvent en rapport avec le secteur social, la santé, l’enseignement ou encore l’administration publique, avec un accès limité aux postes à responsabilité. «Les entreprises de plus de 50 personnes sont sanctionnées financièrement si elles ne possèdent pas de plan d’action en faveur de l’égalité. Mais les obligations légales sont difficiles à appliquer», résume-t-elle.