Des «Incubés» de plus en plus matures…
La recherche fondamentale, et surtout sa transcription en modèle industriel, est-ce l’avenir de la Lorraine ? Réponse positive si les pépites technologiques se muent en applications économiquement viables. C’est le travail de l’Incubateur Lorrain, accompagnateur de la création d’entreprises innovantes, qui vient d’incuber sa 100ème société. Le tout dans un environnement réglementaire du transfert des technologies mouvant avec, notamment, la mise en place des Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT).
«Les niches de marché existent en Lorraine : la recherche régionale en est la colonne vertébrale. Encore faut-il accélérer la concrétisation d’entreprises dans ce domaine.» Constat établi par Christophe Choserot, vice-président du Conseil Régional en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, à l’occasion d’une rencontre le 13 juin avec les nouveaux «incubés» de l’Incubateur Lorrain au siège de l’Université de Lorraine à Nancy. Depuis 2000, l’accompagnateur de la création d’entreprises innovantes (financé, notamment, par le Conseil Régional de Lorraine qui en est le deuxième financeur) affiche les cinquante-deux sociétés accompagnées, soit cinq millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés et cent cinquante emplois directs créés en treize ans. Bilan jugé positif, mais à améliorer pour que la région s’impose réellement dans une économie mondialisée où la compétitivité se base, en plus des compétences technologiques, sur une rapidité de mise sur le marché des produits.
Les SATT : la solution…
La valorisation de la recherche est l’un des fers de lance de la politique nationale et régionale pour atteindre cet objectif. Le tout avec une synergie renforcée entre les «têtes chercheuses» issues et dépendantes de l’Université Lorraine et l’univers économique. Un duo gagnant-gagnant entre le monde socio-économique et son homologue universitaire qui ne cesse de se renforcer dans la région. Ce mouvement, bien lancé en Lorraine, devrait (en toute logique) s’accélérer grâce à la mise en place depuis la fin de l’année dernière des SATT (Sociétés d’accélération du transfert de technologies). Ces outils, mis en oeuvre par le ministère de la Recherche et pilotés par l’ANR (Agence nationale de la recherche), visent à dynamiser la maturation économique des projets de recherche les plus prometteurs. «Les SATT vont permettre de mettre fin au morcellement des structures de valorisation, améliorer significativement l’efficacité du transfert de technologies et créer plus de valeur économique. Elles sont l’interface entre le monde de l’entreprise et celui de la recherche publique», assure le ministère de la Recherche. La Lorraine fait partie de la SATT du Grand Est avec la Bourgogne et la Franche-Comté. Elles veulent s’afficher comme de nouveaux acteurs économiques de proximité. À voir à l’usage.