Des hausses et un pépin
Les résultats de la centrale nucléaire ont été présentés le 20 janvier dernier. Une production en hausse, un rapport de l’autorité de sûreté nucléaire rassurant et un accident d’un nouveau type ont ponctué l’année. Compte-rendu.
Les résultats sont “globalement satisfaisants en termes de performance, dans un contexte marqué par l’événement de Fukushima, un programme d’arrêts très dense avec une visite décennale (toujours en cours), trois arrêts de visite partielle, deux arrêts de type simple rechargement, un contexte de crise en France et en Europe”. Les chiffres sont venus étayer les déclarations positives du chargé de communication avec des investissements “en nette amélioration”. De 9,4 millions d’euros en 2007, les sommes sont passées à 15,9 millions en 2010. Soit un total de 60 millions d’euros depuis cinq ans. Ce niveau d’investissement, doublé des évaluations complémentaires faites suite à la catastrophe japonaise, rend optimiste la centrale de Gravelines et lui a valu l’appréciation de l’Autorité de sûreté nucléaire.
Un accident et une intervention qui fait tampon. “L’autorité a dit que nos réacteurs étaient sûrs et ne nécessitaient aucune fermeture”, a déclaré le service communication de la centrale. Idem au niveau des résultats de sécurité, “en amélioration constante depuis six ans”. Le taux de fréquence globale (nombre d’accidents avec arrêt par millions d’heures travaillées) a été divisé par 2 sur la période et par 4 sur la dernière décennie. La production est encore un autre motif de satisfaction pour la direction de la centrale qui a produit 37,6 TWh, la cinquième production historique du site. il faut signaler que la centrale est en visite décennale et que cela occasionne de nombreux arrêts. La performance est d’autant plus méritoire. Gravelines produit 100% de l’énergie consommée dans le Nord-Pasde- Calais et 9% de l’énergie nucléaire d’EDF. Seul bémol, la centrale a connu un accident très spécifique en 2011 : une fissuration. Le service communication parle de la détection “d’un défaut sur un tube au fond de la cuve. Des contrôles approfondis ont permis de détecter des microfissures sur un tuyau métallique appelé ‘pénétration’, situé au fond de la cuve”. Sans gravité parce sans risque de fuite, l’accident pose néanmoins des questions importantes par rapport à la cinquantaine de tubes de pénétration qui servent à mesurer l’intérieur d’une cuve. Ce type d’accident n’est jamais arrivé dans une centrale française. Un cas a été observé aux Etats-Unis et des échanges avec la centrale en question ont eu lieu en 2011 afin d’échanger sur la méthode d’intervention. Pour l’instant, le tube a été bouché. “On aurait dû redémarrer le 4 novembre dernier mais ça a pris plus de temps, avoue le directeur de la communication. La proposition d’EDF est de boucher le tube et d’accroître le dispositif de surveillance dans la zone de pénétration fond de cuve. (…) La réparation définitive interviendra lors d’un prochain arrêt de tranche.” L’opération de bouchage du tube fissuré consiste à mettre un bouchon démontable dans le tube. Opération réversible, ce bouchage permet de solutionner le problème sans perturber l’ensemble des mesures de la cuve, même si des moyens complémentaires de surveillance ont été mis en place.