Des formations qui restent uniques en France

Pour accompagner l’université dans le développement de cette filière, la Ville et l’Agglo ont respectivement un projet de résidence universitaire et d’agence du numérique…

De gauche à droite : Abdelhakim Artiba, président de l’UVHC ; Benjamin Saint-Huile, président de l’AMVS ; Arnaud Decagny, maire de Maubeuge.
De gauche à droite : Abdelhakim Artiba, président de l’UVHC ; Benjamin Saint-Huile, président de l’AMVS ; Arnaud Decagny, maire de Maubeuge.
D.R.

De g. à dr. : Abdelhakim Artiba, président de l’UVHC, Benjamin Saint-Huile, président de l’AMVS, Arnaud Decagny, maire de Maubeuge.

L’histoire de cette filière de formations à la cyberdéfense a commencé il y a une douzaine d’années. Au départ, des enseignants et étudiants de l’IUT informatique, des passionnés et pionniers dans ce domaine, avaient d’abord créé une association (ACISSI), spécialisée dans la sensibilisation des particuliers et des professionnels à la sécurité de leurs systèmes informatiques. Et puis, assez logiquement, leurs idées et leur projet ont donné naissance à cette filière spécialisée et, à ce jour, unique en France.

En 2008, avec l’arrivée de 21 premiers élèves dans une licence professionnelle baptisée «CDAISI , c’est-à-dire «cyberdéfense et anti-intrusion des systèmes d’information». À la rentrée 2014, une formation continue en contrat pro a démarré. Prochain événement : le site maubeugeois de l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC) va compléter, en septembre, son offre de formation continue avec un master cyberdéfense et sécurité de l’information, créé à Valenciennes il y a deux ans et transféré à Maubeuge. 

 

Actualité brûlante. L’intérêt de cette filière, qui attire des étudiants et des professionnels de toute la France et de beaucoup plus loin, est de permettre aux entreprises et institutions de disposer de personnes spécialisées dans la lutte contre les nouvelles formes de piratage et de grande délinquance rendues possibles par Internet et l’informatisation généralisée de nos sociétés. L’ingéniosité des attaques de pirates, à l’affût des failles laissées par ceux qui se croient invulnérables ou non exposés, est régulièrement illustrée par l’actualité : espionnage économique et surveillance de concurrents, sabotage ou racket d’entreprises, pillage des savoir-faire, des brevets et autres données dématérialisées…

Les nouvelles technologies ont donné de nouveaux outils (logiciels espions, usurpation d’identité, attaques indirectes…) à la guerre industrielle et au grand banditisme, voire au terrorisme. D’où l’intérêt de former des étudiants à la sécurité des systèmes et aussi à la lutte contre la cybercriminalité, soit comme salariés, soit comme prestataires. Les besoins du monde économique sont nombreux et même urgents. 

 

Partenariat UVHC-Agglo-Ville. Lors d’une récente conférence de presse, les représentants de l’Université (dont Abdelhakim Artiba, le président de l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis), de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre et de la Ville de Maubeuge ont tenu à présenter en commun l’arrivée du master à Maubeuge et les projets locaux destinés à la soutenir et à accueillir les étudiants.

Côté Université, il a été précisé que 45 étudiants étaient formés chaque année depuis 2009, avec un taux d’insertion de 95%. 

Arnaud Decagny, maire de Maubeuge, a annoncé, pour sa part, un projet de résidence universitaire qui pourrait comprendre 80 à 100 chambres. Elle se ferait dans le centre-ville dans les deux à trois ans. Marie-Christine Moretti, conseillère communautaire déléguée chargée du développement du numérique, a présenté, quant à elle, un projet d’agence du numérique qui devrait voir le jour à la prochaine rentrée près de la gare de Maubeuge

 

Agence du numérique. Cette agence devrait recevoir des financements de l’AMVS, de la Région ainsi que des contributions extérieures. L’idée, c’est de créer un pôle de compétences en matière de cybersécurité et d’accompagner le développement économique dans ce domaine : attirer des entreprises, encourager la création (pépinière, couveuse, accompagnement de projets en général…), ainsi que l’innovation et la recherche. Sans oublier l’accès aux formations qualifiantes. A ce sujet, il a été dit aussi que l’Agglo avait reçu un label «Grande Ecole du numérique» le 9 mai, label assorti d’un budget de 70 000 euros. Cela devrait lui permettre de lancer une «formation intensive spécialisée» et gratuite, afin d’aider des jeunes gens à s’insérer dans la filière et dans les entreprises. Priorité serait donnée aux jeunes issus des quartiers dits prioritaires, sans emploi et sans diplôme. La première session doit avoir lieu de novembre 2017 à juin 2018.