Des femmes entrepreneures récompensées en Meuse
À la veille de la journée internationale des droits des femmes, la Chambre de commerce et d’industrie Meuse Haute-Marne a décidé de mettre en lumière l’entrepreneuriat au féminin en décernant trois trophées à des femmes chefs d’entreprise. Retour sur cette manifestation.
«Depuis deux ans, la chambre de commerce et d’industrie de la Meuse s’est engagée pour soutenir la culture entrepreneuriale et soutenir les femmes», rappelle Nadine Lods-Mercier, directrice générale de la chambre consulaire. Et pour cause, dans ce département rural, les chiffres ne sont pas bons. Seules 22,5 % des créations sont portées par des femmes contre 33 % au niveau national. Pour tenter d’inverser la tendance, le réseau de femmes de tête a été créé. Actuellement vingt-cinq dirigeantes meusiennes se retrouvent une fois par mois dans ce club pour échanger et partager. «C’est une sorte de soupape de décompression, l’enjeu n’est pas de faire du business, mais d’avoir une écoute. Et compte tenu de leur emploi du temps chargé entre leur vie personnelle et leur activité professionnelle, nous leur donnons rendez-vous le lundi pendant la pause déjeuner», explique Isabelle Allheily Tatot, porteuse du projet femmes de tête à la CCI 55-52. Et pour justement faciliter ce réseautage et cet écosystème favorable, la chambre de commerce a répondu à un appel à projets de la région Grand Est en mai 2023 pour valoriser l’entrepreneuriat féminin. Sa concrétisation s’est tenue le 7 mars avec l’organisation d’une conférence et la remise de trophées. L’idée était de créer l’événement. À cette occasion, une soixantaine de personnes s’étaient déplacées. Et une fois n’est pas coutume, une majorité de femmes. «C’est une journée spéciale pour lancer le 8 mars et mettre en avant l’autonomie et l’inventivité des femmes», s’est réjouie Marie-Laure Ingadassamy, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité en Meuse.
La parole donnée aux femmes
«Comment réussir sa vie de femme et d’entrepreneure ?», c’est la question à partir de laquelle la conférencière, Isabelle Deprez, a ouvert la soirée, dénonçant les idées reçues, les représentations et les raccourcis mentaux qui empêchent les femmes de se réaliser et de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. La coach a exhorté les participantes à avoir confiance en elles et à ne pas hésiter de se lancer, là où on ne les attend pas ; que ce soit dans la tech, le bâtiment ou encore l’industrie. Un discours qui a résonné avec bienveillance parmi l’assistance. Avec toutefois un regret : «Où sont les hommes (peu représentés), les banquiers ou les experts-comptables ?», s’est interrogée la conférencière. La soirée s’est poursuivie par la remise de trois trophées pour trois dirigeantes meusiennes d’exception. Elles étaient d’ailleurs quatorze à avoir déposé un dossier de candidature. Rachel Vendrick qui a ouvert une franchise 02 à Verdun a reçu le prix de la jeune entreprise avec un message tout trouvé pour cette ancienne soignante : «on ne nait pas et on ne meurt pas fonctionnaire» pour celle qui a fait le choix de l’entreprise en novembre 2022. Josette Jeanniot a remporté le trophée de l’entrepreneure expérimentée avec un parcours atypique pour celle qui reconnait une vie professionnelle riche et une fierté d’être désormais à la tête de l’entreprise R. Habilis, spécialisée dans la vente, l’installation et la maintenance de matériel dans le domaine du froid à Bar-le-Duc. Quant à Élodie Lepand, elle a été couronnée pour son engagement. À la tête de son Joli foutoir, à Ligny-en-Barrois, elle fabrique des objets en bois mais surtout du lien social. Toutes ces femmes ont terminé la soirée sur la scène, applaudies… avec toutefois un souhait : «Ne baissons pas les bras et un jour, il n’y aura pas une journée de la femme mais bien une journée de l’entrepreneuriat où nous aurons toute notre place.»