Des entreprises et des entrepreneurs très sollicités
Les élections régionales se déroulent les dimanches 6 et 13 décembre. Neuf listes ont été déposées pour le premier tour du scrutin pour l’élection des 170 conseillers régionaux de la nouvelle Région Nord-Pas de Calais-Picardie. Tour d’horizon des programmes économiques des 3 principales listes.
Chambres de commerce et d’industrie de région, chambres d’agriculture de région, Medef régionaux…, nombreux sont ceux qui se sont adressés aux têtes de listes pour les sonder sur leurs intentions et obtenir des réponses sur leur positionnement à l’adresse des entrepreneurs. Certaines ont même accepté de leur évoquer lors de réunions à caractère privé. Nous avons cherché à en savoir plus en fonction des disponibilités de chacun. Rapide aperçu des propositions des 3 acteurs qui «ferraillent» pour l’emporter.
Xavier Bertrand : “Notre Région au travail”
Pour appuyer sa campagne et faire partager ses convictions, Xavier Bertrand a signé un opuscule “Notre Région au travail” dans lequel il présente son “Projet pour la Région Nord-Pas de Calais- Picardie.” En 124 pages, il y brosse les contours de l’action qu’il entend conduire pour la Région et ses habitants. “Refusant la fatalité et le déclin”, il s’engage à redresser la région “par la mise en oeuvre d’une finalité : le travail” dans toutes ses acceptations.
“Une Région qui soutient ceux qui travaillent” : Xavier Bertrand affiche l’objectif de redonner du travail à 60 000 personnes d’ici septembre 2016 et assure que, dès janvier pour les premiers d’entre eux, chaque demandeur d’emploi pourra obtenir un rendez-vous personnalisé pour faire le point sur son parcours et se voir proposer de suite une formation pour les profils correspondant à une offre d’emploi effective. Donnant LA priorité à l’apprentissage, il annonce que la prime qui est de 1 000€ en Picardie passera à 3 000€ par an sur toute la grande région et sera versée à toutes les entreprises. En matière de formation professionnelle qui bénéficie principalement actuellement aux salariés en poste, il souhaite la réorienter vers “les plus fragiles” et les demandeurs d’emploi. “Une Région qui soutient ceux qui donnent du travail : les entrepreneurs” passe pour Xavier Bertrand par la création d’un “Guichet unique entreprises” dans chaque bassin d’emploi, par un soutien à la trésorerie, avec un vice-président chargé des affaires économiques qui sera un chef d’entreprise en activité. Pour aider à la croissance des entreprises, il prône le rapprochement de Finorpa et de Picardie Investissement pour constituer une véritable Banque Régionale d’Investissement. La mise en place d’une avance ponctuelle de trésorerie remboursable l’année suivante de son attribution doit permettre aux TPE-PME de passer les caps difficiles.
Et de compléter ses propositions par une accélération du plan d’accès au numérique, une consolidation des pôles d’excellence, un renforcement du Schéma Régional de Développement Economique pour “instaurer une complémentarité au lieu d’une concurrence entre les territoires”, un soutien à la filière agricole avec avance de trésorerie, création d’un label régional, réorientation des aides européennes vers la production.
De leur côté, les collectivités locales seront incitées à accroître leur soutien aux entreprises locales en orientant leurs marchés publics vers l’approvisionnement local, une incitation complétée par la création d’un poste de médiateur régional des marchés publics à même notamment de conforter l’accès des entreprises à ces marchés.
“Une région qui agit dans tous ses champs de compétence”. Le candidat propose d’accentuer la connaissance de l’entreprise dans les lycées, de rapprocher l’enseignement supérieur de l’entreprise avec, par exemple, une aide de la Région aux entreprises qui déposent un brevet, notamment quand elles veulent se protéger sur des marchés internationaux.
Les grands projets d’infrastructures ne sont pas oubliés avec la confirmation de l’engagement de financement de Canal Seine-Nord Europe, “absolument vital”, mais aussi les liaisons ferroviaires, du barreau Roissy-Picardie à la liaison Lille- Amiens, au projet de gare TGV Lille Seclin…
Des chapitres consacrés à l’autorité et à la proximité, on pourra aussi retenir la volonté affirmée de transport «triple A : A l’Heure, Assis, Averti», l’amélioration de l’accès à la santé des habitants par notamment la création de nouvelles Maisons de santé pluri professionnelles, l’encouragement au développement de la télémédecine, la poursuite de la rénovation urbaine avec une “politique exemplaire de rénovation des logements.”
Et enfin engagements auquel les chefs d’entreprise ne devraient pas rester insensible, la réduction d’au moins 300M€ par an des dépenses de fonctionnement pour les réorienter vers le désendettement, l’analyse de chaque dépense sous l’angle simple de l’efficacité régionale et de son orientation vers le travail. Autant de propositions pour une nouvelle perspective !
Marine Le Pen : “Un véritable patriotisme économique”
Du programme de la liste Front National conduite par Marine Le Pen, on retiendra l’affirmation – comme nombre d’autres listes – que “ce sont les entreprises qui créent l’emploi” et que le “Conseil Régional doit organiser un environnement favorable aux activités économiques : aide à l’export, simplification administrative, réseau très haut débit, locaux et dessertes adaptés, personnel adapté…”. Ses engagements sont divers : “favoriser les productions locales en favorisant les circuits courts et promouvoir le “manger français”, mettre en oeuvre un véritable patriotisme économique par l’utilisation de critères dans les marchés publics qui favorisent les entreprises locales et l’emploi régional (…), aider les petites entreprises à accéder aux appels d’offres régionaux, pallier les fermetures d’entreprises générées par des défauts ponctuels de trésorerie”…
En matière de formation, “il est essentiel de redonner à l’apprentissage et à l’alternance, voie royale vers l’emploi, leurs lettres de noblesse en favorisant les entreprises qui font ce choix”, et de s’engager pour un audit suivi d’une réorientation des offres de formation et d’une simplification d’accès à celle-ci pour adapter les formations délivrées aux besoins des entreprises.