Aides européennes pour l’agriculture et la pêche
Des enjeux majeurs pour les Hauts-de-France
Récemment, Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France à l’Agriculture, l’Agroalimentaire et la Pêche s'exprimait sur le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP). Derrière ces longs intitulés se cachent des enjeux majeurs pour la région.
Ces fonds européens et régionaux accompagnent depuis de nombreuses années les acteurs de l’agriculture et de la pêche. Durant une conférence de presse fin novembre, Marie-Sophie Lesne a évoqué les programmations 2023-2027 du FEADER et du FEAMPA, le Fonds Européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture, l’évolution du FEAMP.
L’agriculture, principal bénéficiaire des aides publiques
Pour l’ancienne programmation du FEADER (2014 à 2020), qui s’est allongée jusqu’à 2022, l’Europe avait investi 364 millions d’euros pour la région Hauts-de-France : 168 pour le Nord Pas-de-Calais et 196 pour la Picardie. 307 millions étaient dédiés à l’agriculture, le domaine forestier et des mesures transversales. Dans le cadre du Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE), un dispositif pour aider les agriculteurs à investir dans leur exploitation, 4 700 dossiers ont pu être accompagnés. 34 millions d’euros ont été injectés dans la Dotation pour les Jeunes Agriculteurs (DJA) pour aider ces derniers à lancer ou relancer leur activité.
«A travers ces aides, la région a trois priorités : renforcer l’automatisation des élevages, réduire l’impact environnemental de l’activité et produire des produits de meilleure qualité» expose Marie Sophie Lesne.
Le FEADER se renouvelle donc pour 5 années, de 2023 à 2027. La Région ne s’occupe désormais que des mesures non surfaciques du second pilier. Lors de la précédente programmation, elle gérait aussi les mesures surfaciques du premier pilier. Par le passé, l’Etat et les Régions coopéraient dans les discussions avec l’Union Européenne. Aujourd’hui, l’Etat est à nouveau la seule institution française qui communiquera avec l’Europe dans le cadre de son Plan Stratégique National (PSN) avec la PAC.
144,5 millions d’euros ont cette fois été prévus. En 2023, les jeunes agriculteurs seront tributaires de 31,7 millions d’euros, une hausse de 36% par rapport à la programmation précédente. Le PCAE 2023 sera à hauteur 71,4 millions d’euros venant de l’Union pour un total de 119 millions d’euros avec l’aide des Hauts-de-France. La Région s'attarde maintenant sur des filières moins mises en lumière comme la filière hippique ou encore la filière cunicole rongée par une épidémie de fièvre hémorragique.
La pêche et l’aquaculture soutenues à une plus petite échelle
L’accompagnement pour les secteurs de la pêche, le FEAMP, a permis la création de 300 emplois à temps plein, 1 650 emplois sont restés stables. Le contraste est notable, 16,8 millions d’euros et 6 millions d’euros de contreparties régionales ont été dédiés au FEAMP pour la période 2014-2020. Une nouvelle fois, l’objectif du FEAMP est de moderniser l’industrie nordiste de la pêche : certains bateaux sont remotorisés et retapés, des entreprises peuvent étendre leurs activités pour proposer une plus grande gamme de produits, elles augmentent aussi la taille de leurs bacs pour un plus grand rendement. Une poissonnerie a pu ouvrir à Boulogne-sur-Mer en partie grâce au FEAMP, il est possible d'y déguster les animaux pêchés localement puis transformés dans la zone de Capercure non-loin de là.
Pour la prochaine période de 2023-2027, le FEAMP devient le FEAMPA (le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes, la Pêche et l’Aquaculture). En plus de redynamiser le secteur de la pêche en communiquant davantage vers les jeunes, la Région souhaite mettre l’accent sur l’aquaculture. Les Hauts-de-France veulent également développer l’algoculture en investissant dans de nouvelles espèces. Pour ces premières années du FEAMPA, 17,9 millions d’euros et 9 millions de contreparties régionales seront mis à disposition des acteurs de ces secteurs maritimes.
«La filière pêche et aquaculture connaît depuis quelques temps des crises multiples, liées au Brexit, à l’inflation ou encore à l’augmentation des coûts du carburant. Notre rôle est de communiquer positivement et de mettre fin à cette séquence négative, pour rendre le secteur attractif et diversifier les activités» résume Marie-Sophie Lesne.
Quelques chiffres
- Le nombre d'agriculteurs des Hauts-de-France a baissé de 10% en 10 ans
- Les Hauts-de-France représentent aujourd'hui une surface agricole de 2,2 millions d'hectares
- 16% des agriculteurs régionaux vendent leurs produits en circuit court contre 22% à l'échelle nationale