Des dirigeants d’entreprise auprès des collégiens et des lycéens

À la pépinière d’entreprises de la CASO, l’ambiance est détendue mais studieuse.
À la pépinière d’entreprises de la CASO, l’ambiance est détendue mais studieuse.
D.R.

À la pépinière d’entreprises de la CASO, l’ambiance est détendue mais studieuse.

Le 24 mai dernier, se tenait à Lille Grand-Palais le salon régional des minientreprises, organisé par “Entreprendre pour apprendre”. Le concept : pendant l’année scolaire, des classes de collèges et de lycées de la région montent une proto-entreprise (dans l’idée des cours de technologie), afin d’initier les élèves à la création et à la gestion d’une entreprise, aspect qui a tendance à s’atténuer ces derniers temps lors des cours. Business plan, chiffre d’affaires, prototype, vente : les thématiques sont riches et variées et permettent aux plus jeunes de s’initier à l’entreprise. “Certaines classes ont du mal à faire le distinguo entre chiffre d’affaires et bénéfices, et à comprendre ce qu’est un seuil de rentabilité, ce qui est compréhensible”, glisse Franck Colombier, professeur de technologie au lycée Albert-Camus de Lumbres. Ses élèves ont décidé de se lancer dans la création de porte-clefs personnalisés. “Ce n’était pas leur première idée. Il y a eu un brainstorming au préalable. Au départ, il y avait l’idée de lancer une mini-entreprise de protections de pieds de chaise. Mais le marché n’était pas très porteur. Un autre élève avait proposé des fiches pour faire de la musculation à domicile. Son père en pratique régulièrement, mais cela posait quelques problèmes au niveau de la sécurité…”

Rendez-vous. La motivation n’a pas toujours été présente, mais les différents rendez-vous du calendrier ont permis à chacun de trouver les ressources nécessaires pour avancer dans le projet. “Au moment de la vente, par exemple, les élèves ont été bien plus mobilisés.” Au final, cinq ou six élèves ont été les moteurs de la classe tout au long de l’année scolaire, pour un chiffre d’affaires de 500 €, avec 400 à 500 produits vendus. L’année s’est découpée en trois grands rendez-vous : les “creative days”, entre septembre et octobre, pour trouver l’idée de produit ; les “commercial days”, entre janvier et février, pour la vente des produits, développer son argumentaire de vente et sa relation client ; et les “coaching days”, entre avril et mai, où les collégiens rencontrent un ou plusieurs dirigeants d’entreprise afin d’être coachés sur les derniers détails avant la ligne droite finale : leur prestation au salon “Entreprendre pour apprendre” à Lille, puis éventuellement à Paris pour la finale nationale. Une finale européenne est organisée pour les lycéens et Lille postule pour héberger la finale de 2019. L’évaluation se fait sur l’esprit d’entreprendre et la façon de transformer l’idée de départ en entreprise. Chiffre impressionnant à la clef : 30% des élèves qui font une mini-entreprise fondent leur entreprise. De quoi redonner le goût de l’entreprise aux plus jeunes, dirait-on…