A Tilloy-Lez-Cambrai
Des camions plus verts dans un site Houtch plus grand
Cela fait 20 ans que Houtch a installé ses camions de transport dans le Cambrésis. L'entreprise était locataire, elle est en train de se faire construire un site de 42 0000 m² à Tilloy-lez-Cambrai.
C’est parce qu’il vient de Fresnoy-le-Grand, un village de 3 000 habitants dans l’Aisne, qu’André Houtch y a installé son entreprise de transports en 1965. Elle a grandi très vite, est devenue Houtch Holding : transports, conditionnement, affrètement, logistique, énergie, distribution Europe... Avec toujours l'Aisne en toile de fond. Le groupe familial n'y a fait exception qu'une fois : il y a 20 ans, il a décidé de s’installer à Raillencourt-Saint-Olle, près de Cambrai. «Ce n’est qu’à une demi-heure de route de Fresnoy, explique Thibaut Bacquet, responsable qualité, hygiène, sécurité et environnement du groupe. On avait des clients dans le Nord - Pas-de-Calais et à l’époque, nous étions dans deux régions différentes.»
Houtch loue d’abord un bâtiment de la CCI, puis trois cellules à l’entreprise Columbia, spécialisée dans la conception d’équipements pour le plein air, afin de s’y installer avec une vingtaine d’employés sur les 400 que compte aujourd’hui la PME. Ces locaux commençaient à ne plus convenir à ses services de stockage, de conditionnement, de logistique, liés surtout aux activités cosmétiques, industrielles et textiles. «Nous étions un peu limités, par exemple pour le stockage de matières dangereuses, explique Thibaut Bacquet. La cosmétique peut être classée dans cette catégorie.» Houtch a donc acquis un terrain de neuf hectares sur la zone Actipole, à Tilloy-lez-Cambrai. «La logique de notre entreprise, c’est d’avoir nos propres bâtiments pour pouvoir gérer parfaitement nos besoins.»
«Une logique paternaliste»
D'ici la fin de cette année, 42 000 m² de bâtiment vont sortir de terre. Les tout premiers coups de pelle ont été donnés à la fin de l’été 2018 ; 15 000 m² sont déjà opérationnels. La PME, qui affichait un chiffre d’affaires de 59 millions d’euros en 2019, investit 7 millions d’euros pour cela. «Houtch a une logique paternaliste et travaille sur le long terme», précise Thibaut Bacquet.
La concurrence est rude dans ce milieu. «Nous savons que nous ne pouvons pas l’emporter sur les transporteurs étrangers, notamment de l’est de l’Europe. Alors nous avons recentré notre stratégie sur une clientèle locale en lui offrant davantage de qualité et de sécurité.» Et Houtch a un sérieux atout pour cela : il s’est très tôt engagé dans la transition énergétique de ses véhicules.
«Lors de la COP21, les transports étaient pointés du doigt. Notre direction nous a dit que nous devions faire quelque chose.» Dès 2016, l'entreprise cesse d’acheter des véhicules qui roulent au diesel. Peu à peu, elle convertit ses 200 camions au gaz naturel, à l’huile de colza, et expérimente en ce moment le bioéthanol. «Cela nous permet d’émettre moins de CO2 et de particules fines, mais aussi d’avoir une vignette de critère 1 qui nous permet de livrer tous les jours, même lorsqu’il y a des pics de pollution, et de circuler en Belgique. Tout ceci sécurise les clients.»