Conjoncture
Démographie en baisse, l’attractivité en danger…
D’après les projections de l’Insee, la région pourrait voir sa population diminuer de 752 800 habitants d’ici à 2070 soit un habitant sur sept de moins qu’aujourd’hui. Tous les départements sont concernés sauf le Bas-Rhin. Ces données remettent sous le feu des projecteurs la question cruciale de l’attractivité.
Attention, urgence ! D’ici 2070, la région Grand Est pourrait perdre 752 800 habitants pour atteindre les 4,8 millions d’habitants. C’est ce qui ressort des projections (et non prévisions) publiées par l’Insee régional fin novembre. Cette déprise s’accompagnerait d’un vieillissement de la population. Le nombre de personnes âgées de 80 ans ou plus devrait ainsi doubler. La donne n’est pas nouvelle. Depuis maintenant trois décennies, le solde migratoire (arrivées contre départs est négatif dans la région et aujourd’hui, c’est le solde naturel (naissance contre décès) qui est négatif. Cette tendance interroge, plus que légitimement sur la question de l’attractivité des territoires. La quasi-majorité des experts de l’attractivité territoriale l’assure : «un territoire qui ne régénère pas sa population meurt lentement.» Après plusieurs années d’une certaine stabilité, les tendances démographiques récentes pourraient s’accentuer. «Après une quasi-stabilité sur la période 2013-2018 (- 0,01 % par an), la population de la région diminuerait en moyenne de 0,28 % par an, selon le scénario que nous appelons «central» alors qu’elle progresserait très légèrement au niveau de la France métropolitaine (+ 0,10 % par an)», peut-on lire dans la note de l’Insee. Ce fameux scénario central se base sur trois facteurs : la fécondité, la mortalité et les migrations. Si ces trois facteurs demeurent dans la même lignée qu’à l’heure actuelle, ces projections pourraient tout simplement se muer en véritables prévisions.
Meurthe-et-Moselle : baisse annuelle de 0,28 %
Tout est donc encore possible pour inverser la tendance et ne pas se retrouver avec un scénario quasi-catastrophe où la carte de la région se résumerait à une présence majoritaire de déserts territoriaux uniquement peuplés de Seniors XXL. Sur les bases de ce scénario central, tous les départements de la région, sauf le Bas-Rhin verraient leur population décroître. Dans les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges, la population reculerait à un rythme soutenu, d’au moins 0,64 % par an. La Moselle perdrait 182 200 habitants à l’horizon 2070, soit en moyenne 0,37 % par an. «Les entrées dans ce département seraient aussi nombreuses que les sorties, ce qui ne permettrait pas de limiter l’effet du déficit naturel.» La population de la Marne, de la Meurthe-et-Moselle et du Haut-Rhin décroîtrait à un rythme très proche de celui de la région jusqu’en 2070 (- 0,28 % par an). La déprise démographique serait moins prononcée dans l’Aube (-0,14 % par an), «grâce à un déficit naturel moins important et à des mouvements migratoires plus dynamiques.» Le Bas-Rhin serait le seul département à résister au déficit naturel : «le nombre de Bas-Rhinois s’élèverait 1 160 000, soit un accroissement de 0,04 % par an depuis 2018. La croissance démographique du département serait portée essentiellement par l’excédent des migrations.» Rien n’est figé , tout peut s’inverser si un important travail de captation et de fidélisation des habitants est réellement engagé. La bataille de l’attractivité continue…