Déménagement, transition industrielle et port au menu

L’année 2013 marque un tournant dans la vie économique régionale. Philippe Vasseur, président de la CCI régionale, a abordé le 14 janvier dernier les grands dossiers de la région.

Pour sa rentrée 2013, Philippe Vasseur, président de la CCI régionale, a fait un large tour d’horizon de la situation économique du Nord-Pas-de-Calais. A commencer par la réforme consulaire de 2010 qui a régionalisé l’institution consulaire. «Bâtarde et mal foutue», cette réforme a été rapidement appliquée dans la région. «On est les plus avancés dans la réforme. Tous les schémas sectoriels ont été votés. Depuis le 1er janvier, la CCI régionale est l’employeur de tous les personnels, hors portuaire. C’est un bouleversement considérable», a expliqué Philippe Vasseur. La réforme a entraîné des départs conventionnés et une mobilité interne. Quelques mutualisations ont été réalisées : communication, finance, ressources humaines, juridique, système d’information. Ces chantiers étant réalisés, la CCI régionale s’apprête à déménager. Le 1er juillet prochain, elle prendra possession de son bâtiment au 299 boulevard de Liszt ; 150 collaborateurs prendront leur poste dans la «Maison de l’économie régionale. Il y aura une dimension internationale et d’innovation» soutient l’édile. Mais 2013 sera aussi l’année de trois grands rendez-vous : «l’acte II de la décentralisation. La région, pilote de l’économie régionale, me va très bien» a indiqué Philippe Vasseur. La coopération avec le Conseil régional doit être renforcée à travers le Programme d’accompagnement à la transmission d’entreprise (PACTE), coopération qui doit servir le dossier Seine-Nord. «Je suis pour qu’une délégation des présidents des conseils généraux accompagne le président de région à l’Elysée et à Matignon pour défendre ce dossier», a annoncé le président consulaire. Enfin, Jeremy Rifkin, économiste américain, se penchera sur la 3e révolution industrielle en Nord-Pas-de-Calais. Comité d’orientation et de pilotage se mettront en place pour associer et mobiliser tous les acteurs régionaux à propos de cette transition industrielle. Un pré-rapport sortira au printemps et sera dévoilé lors d’un séminaire début mai. «Rifkin nous sert de caisse de résonance», a encore plaidé le président consulaire.

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Pour la gestion des ports de Calais et Boulogne-sur-Mer, Philippe Vasseur est solidaire de Jean-Marc Puissesseau.

 Les ports, enjeu majeur de l’année 2013. Autre sujet d’importance abordé par Philippe Vasseur, la santé des entreprises : en 2012, le nombre de défaillances d’entreprises (redressement et liquidation judiciaire) a atteint le nombre de 3 350. C’est une augmentation de 4% par rapport à 2011. En 2010, ce nombre culminait déjà à 3 300. En 2006, la région voyait 2 500  redressements ou liquidations. Cette accélération due à la crise ne s’est pas estompée. Les menaces sur l’emploi sont chiffrées à 11 500 en 2012. «Il s’agit souvent d’entreprises de grande taille. Les difficultés se concentrent beaucoup dans les secteurs du commerce de détail et des services à la personne», précise le président de la CCI régionale. Enfin, le dossier portuaire fut abordé. CCI Côte d’Opale et Groupe Eurotunnel étant concurrents pour la gestion des ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer, le problème est épineux. «Je suis solidaire de Jean-Marc Puissesseau. Il y a une solidarité financière entre les CCI territoriales. Pour autant, il ne s’interdit pas de s’interroger sur les intentions d’Eurotunnel : que veulent-ils exactement ? Souhaitent-ils être majoritaires au sein de la gestion du port ? Minoritaires ? Opérationnels ? Il faut voir», s’est interrogé Philippe Vasseur. Si le président de la CCI Côte d’Opale semble confiant dans le dossier qu’il défend, certains ne verraient pas d’un mauvais œil une alliance avec Eurotunnel. Daniel Percheron l’a dit ouvertement. Le président de la CCI régionale, par ailleurs administrateur d’Eurotunnel, peut être l’homme de la situation pour que les acteurs littoraux s’entendent et s’unissent. «Il y a déjà une fusion des ports de Calais et de Boulogne. Ce n’est pas si mal. On verra pour Dunkerque plus tard», a conclu Philippe Vasseur.