«Demain, nous serons tous THD»
L’opérateur de services hébergés Adista a organisé le 14 février dernier, à Maxéville, un colloque présentant les enjeux et les apports de la technologie satellitaire vis-à-vis du Très Haut Débit. Une manifestation destinée aux entreprises et collectivités, pour qui le Très Haut Débit (THD) est un enjeu stratégique, ainsi qu’aux décideurs publics ou privés concernés par l’aménagement numérique du territoire. Un sujet d’actualité, quelques jours après la publication de la feuille de route du numérique par le gouvernement. Le point avec Philippe Paci, directeur du marketing d’Adista .
Les Tablettes Lorraines : Adista a organisé un colloque le 14 février dernier, deux semaines avant la publication de la feuille de route du gouvernement concernant le numérique. Quel était l’objet de cette manifestation ?
La journée s’est articulée en deux temps, une présentation d’une nouvelle offre d’accès au très haut débit basée sur la technologie satellitaire, destinée aux PME. Et une autre à tous les acteurs concernés par le déploiement du très haut débit en France, les collectivités publiques, les industriels chargés du déploiement de ces réseaux, les fournisseurs de services, bref toute l’économie concernée par le sujet. Plus de 110 décideurs étaient présents, c’est un signal fort.
Quelle est l’importance du THD pour les PME aujourd’hui ?
Le succès du module consacré à la technologie satellitaire illustre combien la connectivité à très haut débit est un sujet sensible pour les PME. Le satellite est particulièrement pertinent pour disposer d’une connexion allant jusque 18 Mbs pour un bâtiment éloigné de toute agglomération ou zone d’activité économique, mais surtout posséde une disponibilité continue de cette connectivité. Dans l’entreprise, les services utilisant internet sont si essentiels qu’une interruption n’est plus envisageable.
Quels sont les axes principaux de la feuille de route gouvernementale ?
Le numérique en France, c’est près du quart de la croissance et des emplois créés ! Un potentiel qui ne concerne pas seulement le commerce électronique, mais aussi l’édition de logiciels, la création et la construction des réseaux, l’économie de fournisseurs de services. Pourtant la contribution du numérique à la croissance est plus faible en France qu’ailleurs. Elle tient en trois axes, l’action pour la jeunesse, la compétitivité de l’économie, et le renforcement et la préservation de valeurs de la république dans une économie numérique mondialisée.
Concrètement quelle va être l’action du gouvernement ?
L’action pour la jeunesse concerne les PME, puisqu’il est question d’accroître de 3 000 jeunes par an le nombre de jeunes diplômés formés aux métiers du numérique. Concernant la compétitivité, il est question d’initiatives comme la création de quartiers numériques, des pépinières de PME, dans une quinzaine de villes, ou l’investissement dans de nouveaux services numériques et aussi des prêts (300 millions €) pour les PME et ETI qui investiront dans une vision «numérique» de leur organisation. Pour les TPE, il est question d’activer plusieurs mécanismes de soutien, tel le programme Transition Numérique, qui s’appuiera sur les réseaux des CCIT et Chambres des Métiers pour les accompagner. En termes d’infrastructures, l’enjeu est majeur, pour tous, citoyens et entreprises. Il s’agit d’investir massivement dans le THD, avec pour objectif ,le très haut débit pour tous fin 2022 !
Comment cet ambitieux programme va-t-il être financé ?
L’investissement sera réalisé pour les 2/3 par les grands opérateurs, six milliards dans les zones denses, puis six milliards dans les zones les moins denses, rurales, périrurbaines en s’appuyant sur les Réseaux d’initiative publique créés par les collectivités, enfin l’État s’engage à apporter le dernier tiers sous forme de subventions pour développer le Très Haut Débit dans les zones peu denses, et ainsi assurer l’égalité entre tous les territoires. Demain, nous serons tous THD !