Déconnexion toute ?
Vacances, j’oublie tout ! Cela c’était avant. Ce temps de pause (mérité) devant normalement permettre de recharger les batteries, histoire d’attaquer de plein fouet une rentrée souvent (toujours) mouvementée (et celle qui arrive s’annonce déjà franchement rock’n’roll sur bon nombre de points), ne semble plus être réellement utilisé à bon escient.
D’après une enquête de Génie des Lieux, cabinet de conseil indépendant en design et co-conception et réalisation d’espaces de travail, seulement 26 % des Français vont faire une vraie pause estivale sans connexion avec leur travail. On se demande bien pourquoi le législateur a bataillé en 2017 (et oui déjà) pour mettre en place un droit à la déconnexion. «Il n’y a pas que le rapport au travail dans les bureaux qui a changé, ce sont aussi les vacances qui sont impactées. Quasiment trois quarts des Français amèneront leur matériel professionnel en vacances pour garder le lien avec leur travail», assure Romain Millet, directeur des Modes de travail chez Génie des Lieux. Les Français seraient-ils tout simplement accro à leur activité professionnelle ? La question peut naturellement se poser à l’heure où la notion même de la valeur travail est remise en avant aujourd’hui dans les différents discours et complaintes au sujet des difficultés de recrutement de presque tous les secteurs. D’un côté, des collaborateurs qui n’arrivent tout simplement pas à décrocher révélant ainsi une véritable addiction. Ils sont 37 % à assurer ne pas arriver à se déconnecter, 31 % y parviennent seulement en partie et seulement 32 % se déconnectent totalement de leur vie professionnelle. À l’opposé, une partie de la tranche active de la population ayant aujourd’hui une nouvelle approche sociétale où le travail, au sens premier du terme, ne semble plus avoir réellement sa place. Le fossé est de taille et derrière cette prise de température à un instant T, révélant des extrêmes quasiment inimaginables il y a encore cinq ans, se profile, et c’est plus inquiétant, une véritable fracture sociétale. Le travail, c’est la santé. Ne rien faire c’est la conserver. Il faudrait simplement (re)trouver un juste milieu, et vite...