Conjoncture
Déconfinement : la confiance mesurée des patrons de TPE-PME
Les dirigeants de TPE- PME affichent un optimisme teinté de prudence, c’est ce qui ressort d’une enquête menée par la CPME auprès de ses adhérents. La reprise, soutenue par le Plan France Relance, pourrait être entravée par les contraintes financières des entreprises, la hausse des prix des matières premières et les difficultés d’approvisionnement.
Avec
l’assouplissement
des
mesures sanitaires et l’accélération
de
la vaccination, la
reprise économique
se
dessine.
Elle
devrait
impacter significativement l’activité de 81% des entreprises,
selon
l’enquête
menée par la CPME entre le 29 avril et le 7 mai, auprès
de quelque
2
000 adhérents de
la confédération.
Parmi
les dirigeants sondés, seulement
37%
anticipent désormais une baisse de chiffre d’affaires au deuxième
trimestre 2021 par rapport au trois mois précédents, alors qu’un
peu plus de la moitié, le prévoyaient en début d’année. Pour
autant ,
si
« les
chefs d’entreprises sentent que la reprise est à portée de main
et qu’elle sera dynamique »,
une
majorité d’entre eux (53%) restent, encore inquiets quant à la
pérennité de leurs entreprises et au maintien de leur activité à
long terme.
« Les chefs d’entreprises sentent que la reprise est à portée de main et qu’elle sera dynamique »
Nombre
d’incertitudes
subsistent, liées à la situation financière des entreprises ou à
des tensions conjoncturelles. Ainsi
59% des patrons de TPE-PME font face à une hausse des prix des
matières premières, les entreprises de l’industrie et de la
construction étant les plus pénalisées (93%). Les difficultés
d’approvisionnement alimentent également cette inquiétude et
concernent 28% des entreprises (69% dans l’industrie et la
construction).
Difficultés
à payer le loyer
La
crise a dégradé la situation financière. Ainsi, 22% des dirigeants
d’entreprises disent avoir rencontré des difficultés à payer
leurs loyers, en particulier dans le secteur de la restauration et
hébergement (47%). Seuls 17% ont
bénéficié d’une aide depuis le deuxième confinement de leurs
bailleurs (report ou annulation). Ce problème a directement
impacté l’endettement qui s’est accentué ce premier trimestre
par rapport au précédent, pour 32% des entreprises sondées. Pour
mieux finir de traverser la crise et initier une bonne reprise, 42%
d’entre elles jugent nécessaire de renforcer leur trésorerie.
La
moitié des entreprises ont bénéficié d’un PGE
Pour
rembourser le prêt garanti par l’État (PGE), obtenu par la moitié
des entreprises du panel, 58% des dirigeants ont demandé un différé
de remboursement de deux ans et 10% déclarent avoir besoin d’au
moins huit ans. 24 % ont utilisé le PGE totalement ou
quasi-totalement tandis qu’un tiers d’entre eux ne l’ont pas
du tout entamé.
La
pandémie devrait « laisser
des
stigmates profonds qui s’effaceront difficilement »
estime
la
CPME,
qui
plaide
pour
un
dispositif « prêt
consolidation
», afin de permettre aux entreprises de regrouper leurs dettes et de
les rembourser sur une période plus longue.
Deux
jours de télétravail par semaine
Quant à l’organisation du travail, alors qu’un tiers des entreprises pratiquaient le télétravail en "temps normal" (avant la pandémie et hors périodes de grève), selon l’étude, 73% l’ont mis en place lors du troisième confinement. Et près de la moitié prévoient de le maintenir à l’issue de la crise (soit 13 points de plus qu’avant la crise), dans l’idéal, deux jours par semaine. Signe que la vigilance est toujours de mise, une grande majorité des dirigeants (68%), n’envisagent pas « un retour à la vie normale », sans recours aux mesures de précaution sanitaires...avant l’année prochaine.
L’expert-comptable,
partenaire privilégié
Confrontés à des difficultés, les dirigeants de TPE-PME interrogés par la CPME se sont dirigés majoritairement vers leur expert comptable (63%), 35 % se sont tournés vers leur banquier et 17% vers une association de dirigeants. Seuls 5% des patrons ont eu recours aux chambres de métiers ou CCI.