Communication : de nouveaux univers en cours d’exploration....

La planète communication est en mouvement perpétuel ! Après une adaptation quasi sans limite et une résilience certaine à l’occasion de l’épisode de la crise sanitaire, l’écosystème local du secteur voit un retour à une certaine normalité. Une normalité évolutive où les codes ont changé et les aspirations des entreprises et structures également.

Aléo, agence nancéienne, a opté pour l’industrialisation du process d’élaboration d’outils de communication digitaux et autres, histoire de démocratiser la communication auprès des TPE et PME. C’est l’un des exemples du nouveau visage de la planète Communication.
Aléo, agence nancéienne, a opté pour l’industrialisation du process d’élaboration d’outils de communication digitaux et autres, histoire de démocratiser la communication auprès des TPE et PME. C’est l’un des exemples du nouveau visage de la planète Communication.

Au 2e étage d’un immeuble de bureaux du nouveau quartier Grand Cœur-centre gare de Nancy, les matières grises s’activent dans le pôle de production de sites web et de contenus éditoriaux et graphiques d’Aléo, agence de communication d’un nouveau genre visant «à démocratiser les outils de communication pour les TPE et PME», comme l’assure son fondateur Chaouki Sehili. À quelques encablures, séparés par des mini aliens sympathiques donnant le ton de l’ambiance de cette autre planète, les professionnels du référencement et des réseaux sociaux des sites clients opèrent leur gymnastique algorithmique histoire d’assurer une visibilité web optimale. Le calme est apaisant et propice aux réflexions créatives. Contraste total à l’étage inférieur où l’effervescence est intense. Ici, c’est l’univers du pôle commercial et celui, dit, de performance, les appels s’enchaînent, les discussions clients vont bon train, les conversations s’entremêlent, une véritable ruche ! Près de 160 collaborateurs travaillent aujourd’hui au sein de cette agence (émanation née de l’agence Nancomcy créée en 2014) intégrée depuis au Groupe Mentor et le nombre de 300 collaborateurs est annoncé pour la fin de l’année. Une machine de guerre version communication où le process de création de sites web, de contenus, d’éléments et supports graphiques, est entièrement industrialisé. Un travail à la chaîne où chaque maillon opère sur sa spécialité et en interface. Les chiffres annoncés sont quasi vertigineux : près de mille clients par mois avec pour cible principale, l’écosystème entrepreneurial de TPE et PME mais surtout les organismes, fédérations, syndicats regroupant cette typologie d’entreprises.

Évangélisation des outils

Une offre d’entrée pour obtenir «tous les outils indispensables à votre réussite», comme l’assure la plaquette commerciale. Logos, cartes de visite, un site web créé, hébergé et alimenté à un prix défiant toute concurrence. «C’est une véritable évangélisation des outils de communication que nous sommes en train d’opérer», assurent les pilotes de cet Ovni version marketing d’influence. Une réponse aux besoins réels en matière de communication de cette nouvelle terre promise ? Les équipes et les pilotes en sont persuadés. Ce virage de l’industrialisation des process de communication apparaît, à leurs yeux, le meilleur à prendre. L’agence nancéienne n’est qu’un exemple des mutations opérées aujourd’hui dans ce secteur en pleine interrogation et adaptation depuis la crise sanitaire. «La crise de la Covid-19 a été un véritable révélateur de l’importance de communiquer pour les entreprises. Notre métier a toujours été en constante évolution mais cette période a ouvert naturellement des champs du possible énormes mais à la fois interrogent sur la façon de communiquer.» Communiquer, c’est bien mais communiquer dans le vide sans une véritable stratégie adaptée, réfléchie et pensée, se limite alors un flux constant d’informations relayées via les réseaux sociaux et sans réel impact. Certains s’en contentent (et en abusent) mais apparaissent surtout noyés du fait d’une non maîtrise généralisée des outils digitaux et de leur force de frappe (et souvent de nuisance) et des dérives actuelles. Le diktat du numérique n’a de cesse de le démontrer où les entreprises sont plus réellement acteurs mais simples spectateurs face à une machine web qui s’emballe jusqu’à un point de non-retour. 


Responsable et vertueux

Des garde-fous commencent à apparaître avec en première ligne de l’actualité du moment, la loi sur les influenceurs histoire de contrer les dérives et dérapages de certains (une minorité) rendant l’univers de la communication quasi incontrôlable. «Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la communication. Elle devient de plus en plus indirecte et plus subtile dans la manière de délivrer un message. L’objectif tend aujourd’hui à parvenir à faire passer un message sans avoir besoin de l’exprimer explicitement mais en cherchant à faire en sorte que les personnes ciblées ressentent progressivement l’équivalent du message au gré de leurs expériences de contact avec le diffuseur du message. Au point de réellement se l’approprier, de le diffuser d’une façon totalement subjective», assure un chercheur de l’Université de Lorraine spécialisé dans la communication persuasive des organisations. Dans un climat général d’incertitudes, l’outil communication semble prendre tout son sens dans une société en quête perpétuelle de sens. Une aubaine pour les professionnels du secteur. «Les tendances se focalisent aujourd’hui sur des communications responsables et vertueuses. À l’heure de la recherche de la quête de sens, tant mise en avant, on remarque que les entreprises locales tentent également vers cette approche», analyse un professionnel du secteur de la place nancéienne. RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise), développement durable, environnement, écologie en passant par des actions ou des vertus permettant d’impacter sur le changement climatique sont autant de pistes à suivre aujourd’hui et dans lesquelles les professionnels du secteur s’engouffrent avec plus ou moins de réussite. 


Le superlatif a vécu

De simples tendances vendeuses hier, ces fils rouges apparaissent être devenus tout simplement incontournables. Imposer un produit, sa marque, ses services ne semblent plus être réellement la meilleure façon de communiquer. Sensibiliser et prouver les engagements d’une structure face aux causes sociétales apparaissent être devenus l’adage à suivre. Reste à réellement le faire et surtout à bien le faire ! Assurer être vertueux en faisant du made in China ou communiquer à outrance à grands coups de greenwashing ne sert à rien et peut être beaucoup plus néfaste que bénéfique. Le superlatif, la dictature de l’image semblent avoir fait leur temps dans un contexte où les changements en cours vont simplement bouleverser tous les codes. Dans leur grande majorité, les professionnels du secteur l’ont bien compris et s’adaptent en proposant des stratégies ciblées selon leur typologie de clients. Un seul mot d’ordre verra la différence, celui de la proximité additionnée à celui de l’interaction véritable. La communication semble commencer à montrer son nouveau visage.



«Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la communication. Elle devient de plus en plus indirecte et plus subtile dans la manière de délivrer un message.»


Événementiel : retour aux fondamentaux

95 % des clients des agences événementielles plébiscitent un événement en présentiel ! Ce chiffre est tiré d’une enquête menée par France Congrès Événements. Si l’hybridation des événements s’est notamment développée au cours de la crise sanitaire, la tendance semble bien être un retour fort du présentiel. «Avec la crise, il y a eu un besoin de rapprochement, la place de l’événementiel physique s’est renforcée. Les gens sont très attachés à la dimension expérientielle, tangible, sensorielle. Les produits se touchent, se voient, et cela ne fonctionne pas complètement dans les mondes virtuels», assure un professionnel du secteur. Le métavers a du souci à se faire...