De nouveaux partenaires apportent leur soutien pour un projet autour de l'édifice

Le projet économique, culturel, touristique et social autour de l’abbaye de Belval continue à se structurer. Après la création d’une SAS il y a quelques mois, le dossier vient de recevoir le soutien du Département, de Pas-de-Calais actif et de la Caisse des dépôts et consignations.

De nouveaux partenaires apportent leur soutien pour un projet autour de l'édifice
 
D.R.
Le projet ambitieux pensé autour de l’abbaye de Belval a séduit les partenaires publics.

Au printemps,  les dernières sœurs cisterciennes quittaient l’abbaye de Belval pour goûter à une retraite bien méritée du côté des Ardennes. Informés de ce départ depuis plus d’un an, les amoureux de cet édifice magnifique, construit dans un écrin de verdure de 12 hectares, se sont fédérés autour de l’association de Belval afin de penser à son devenir. «Cet endroit regorge de potentialités. Un groupe s’est formé, avec la ferme intention de donner un avenir à cet endroit tout en conservant  son âme. Il réunit des personnes travaillant dans des domaines variés. Ainsi, nous avons mis en commun nos compétences. Nous avons défini la stratégie et un projet structurant, multidirectionnel, est né de nos réflexions et travaux. En a découlé la création de la SAS Abbaye de Belval en mai 2012», souligne Luc Clabaut, gérant de l’entreprise. Cette dernière a repris les cinq employés et l’ambition est d’étoffer l’effectif dans les mois à venir. 

La SAS Abbaye de Belval est chargée de gérer l’exploitation du site. En premier lieu, il a fallu poursuivre l’activité de la fromagerie. La capacité de production se chiffre actuellement à 40 tonnes par an. Dans un premier temps, l’objectif est de stabiliser cette production puis de la développer. De même, la boutique poursuit son activité.

 Un hôtel en vue. Parallèlement, l’hôtellerie va prendre son envol. Avec ses 18 chambres, l’abbaye accueille pour le moment des groupes. «Nous nous trouvons en phase de rodage sur ce point. La partie hébergement va subir un rafraîchissement et nous souhaitons qu’elle soit accessible aux demandes individuelles dès le printemps. Nous voulons offrir des chambres de standing deux-étoiles. A terme, nous pourrons recevoir jusqu’à une quarantaine de personnes, ce qui correspond à un bus de touristes. La création d’un gîte alimente également les réflexions.  Notre démarche s’inscrit dans une volonté d’assurer l’essor touristique à l’échelle du Ternois et nous sommes persuadés que nous possédons les atouts sur notre territoire pour retenir les visiteurs pour des courts séjours», commente Luc Clabaut. Enfin, des salles de séminaires vont être aménagées dans les locaux actuellement vacants. A plus longue échéance, il est envisagé d’ouvrir un restaurant. Une programmation culturelle doit aussi être définie afin d’animer plus encore le site. 

Les services proposés par la SAS s’adressent à des cibles hétéroclites, allant du public familial aux personnes en quête de recueillement, en passant par la clientèle d’affaires. Si le projet se veut économique, il est frappé du sceau de la responsabilité sociétale des entreprises. Respectueuse de l’esprit des lieux, cette initiative place l’humain au centre des préoccupations. Cela se traduit au quotidien par l’instauration d’un management participatif mais aussi par l’application de préconisations respectueuses de l’environnement au quotidien. Autre aspect, une ferme pédagogique sera installée dans l’abbaye et cet outil sera mobilisé en faveur de l’insertion professionnelle de personnes en difficulté. Il est aussi prévu d’accueillir des sans-abris vieillissants dans l’ancienne infirmerie.

 

 

D.R.

L'abbaye dispose d'un réel potentiel de développement.

Projet fédérateur. Pour mener à bien leur ambition, les membres de l’association  se sont mis en quête de partenaires. La commune de Troisvaux et la communauté de communes du Saint-Polois ont apporté sans sourciller leur soutien au projet. Par ailleurs, des actions de mécénat ont été entreprises. L’association de Belval s’est aussi rapprochée de la Caisse d’épargne qui a débloqué un crédit servant à reprendre le fonds de commerce. Le conseil général du Pas-de-Calais, Pas-de-Calais actif ainsi que la Caisse des dépôts et consignations ont aussi apporté leur pierre à l’édifice. Le 21 novembre dernier, Dominique Dupilet, président du Département, Dominique Mirada, président régional de la Caisse des dépôts et consignations, et Philippe Vasseur, président de Pas-de-Calais actif, sont venus visiter l’abbaye et ont saisi l’occasion pour officialiser leur engagement dans cette initiative. «Nous sommes prêts à vous accompagner et prêts à assumer une part de risques à vos côtés. A l’heure où le Louvre-Lens a ouvert ses portes, où le Bassin minier, les beffrois ont été classés à l’Unesco, vous aurez un rôle à jouer», a déclaré Dominique Dupilet.

Deux prêts de 60 000 € chacun ont été actés et seront respectivement  consacrés à la constitution d’une fonds de roulement et à compléter l’investissement. Si le montage financier commence à prendre forme, l’association espère être en mesure de racheter  l’abbaye dans les cinq années à venir.

 

Initiatives : Pas-de-Calais actif à l’affût !

Groupement d’intérêt public créé par le département, Pas-de-Calais actif appartient au réseau France active. Il s’est fixé pour objectif de participer au développement, économique social et solidaire sur le département du Pas-de-Calais. Il intervient sur deux volets : l’aide des TPE créées par des demandeurs d’emploi et des jeunes ; les initiatives entrant dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Ces prêts servent à constituer un fonds de roulement ou alors à participer à l’investissement. 

Pas-de-Calais actif finance et apporte des garantis de crédits aux porteurs de projet. Par ce biais, «ce sont 275 projets de TPE qui ont été soutenus l’an dernier, correspondant à 12 millions de crédits garantis», précise Philippe Vasseur, président de la structure. Parallèlement, 30 initiatives s’inscrivant dans le cadre de l’économie sociale et solidaire ont été suivies en 2011 par le groupement, injectant 1,3 million d’euros dans l’économie locale. Actuellement, il travaille sur un dossier de développement porté par le Relais à Bruay-la-Buissière.

Pas-de-Calais actif assure également d’autres services portant sur l’expertise et la structuration financière, un accompagnement qui permet de guider et tend à rassurer les créateurs.