De nouveaux magistrats et auditeurs de justice prêtent serment
En l’espace de quelques jours, la cour d’appel de Douai a fait prêter serment à de nouveaux auditeurs de justice et installé cinq magistrats placés. L’occasion pour le procureur général Olivier de Beynast et la première présidente Dominique Lottin de rappeler dans quel contexte évolue aujourd’hui la justice.
Les auditeurs de justice sont des membres à part entière du corps judiciaire. On les connaît cependant assez peu. Cette rentrée a été l’occasion pour la première présidente Dominique Lottin de rappeler leurs fonctions et leur parcours. Ils quittent donc leur statut d’étudiant et de stagiaire pour entrer dans la magistrature après presque trois ans de formation. Ils seront donc juges ou substituts dans la juridiction du ressort (de la cour d’appel). Mais ils ne seront pas seuls, leurs premiers pas de magistrats sont accompagnés par leurs aînés. “Bien que vous soyez des magistrats du siège parfaitement indépendants dans vos décisions, a rappelé la première présidente, vous ne devez jamais hésiter à faire appel à vos collègues un peu plus expérimentés. (…) Une décision éclairée se prend après échanges avec les partenaires
institutionnels que sont notamment les avocats”, a-t-elle ajouté. Ces échanges sont d’ailleurs l’objet de réunions régulières et fonctionnelles. On y a l’occasion de rappeler, comme l’a fait Dominique Lottin, “que si indépendance du juge il y a, elle ne se conçoit qu’en faveur du justiciable (…) qui a droit à un traitement équitable et à une certaine prévisibilité du droit et de la jurisprudence”. Et de citer les propos d’un aîné, le premier président Drai : “Vous veillerez à ce que dans votre action, il y ait toujours place au doute et vous aurez toujours et partout à lutter pour éviter que la moindre place soit laissée à la rumeur, au préjugé et au soupçon. Fuyez les certitudes arrogantes et faites en sorte que toute volonté de croire soit une volonté de douter.”
La première présidente ne s’en tint pas là et demanda aussi aux jeunes magistrats d’apporter aux générations plus anciennes de magistrats leur regard neuf sur l’institution, leurs connaissances encore fraîches d’étudiants, leurs expériences professionnelles passées et la pratique des nouvelles technologies. Et de ne pas hésiter à changer de fonctions au cours de leur carrière.
Quant au procureur général, Olivier de Beynast, il rappela à son tour que la justice n’est pas que pénale : “Le Parquet même intervient au civil et au commercial en protection des mineurs. Quittons l’esprit de chapelle pour vivre le métier de magistrat dans sa globalité, en équipe avec les greffes et en complémentarité avec les barreaux. (…) Soyons des facteurs de modernité et d’esprit européen dans un monde qui tend à se recroqueviller. Ce ressort (de Douai) est sans doute à la fois le plus jeune et le plus européen de France, c’est une chance, saisissezlà !”