De l'industriel au virtuel
Outre les vœux des acteurs publics, le nouveau PDG d'Arc international, Patrick Puy, a suscité l'intérêt de l'Audomarois, inquiet quant à l'avenir de l'entreprise. Si le territoire dispose d'atouts touristiques indéniables, il va devoir faire face à un grave problème social.
Alors que le groupe Arc international, géant mondial des arts de la table, a rompu un silence de plusieurs mois, le territoire cherche des solutions alternatives au futur plan social de l’entreprise phare. En effet, son PDG, Patrick Puy, a déclaré dernièrement qu’Arc cherchait un investisseur et que la famille Durand était résolue à ne plus être majoritaire. Pire, le sureffectif reste important malgré un PSE lancé en 2006 qui a vu la réduction du personnel de près de 3 000 postes. «Il y aura toujours plus de 3 000 personnes à Arques», a tenté de rassuré le dirigeant. Le site en compte 5 700 à cette heure. Cette mauvaise nouvelle, attendue depuis l’été, pousse les élus à investir d’autres champs d’activités économiques. Les nombreuses zones dédiées doivent y pourvoir mais les acteurs publics ne sont pas en reste. L’exemple de Saint-Omer est à ce titre édifiant : “Pays d’art et d’histoire”, l’Audomarois le doit d’abord à sa ville-centre : cathédrale, théâtre à l’italienne, musées, bâtis remarquables, rues médiévales, marais… La ville est riche d’un patrimoine millénaire qu’elle met peu à peu en valeur à travers un programme de réhabilitation urbaine. Le quartier de la gare vient d’être refait après la très commerçante rue de Dunkerque.
Plan numérique pour attirer les touristes. D’autres projets de restauration seront menés en 2014. La motte castrale fera l’objet d’une remise en valeur tandis que le théâtre à l’italienne, logé dans le toit de l’ancienne mairie (une halle commerçante plusieurs fois centenaires) et fermé depuis près de 40 ans, rouvrira après rénovation. Un inventaire du mobilier ancien remarquable est pareillement en cours. La Ville a aussi fait réaliser un objet numérique basé sur l’un des plans-reliefs de la ville qui date de 1 758 : 35 planches, des milliers de prises de vue rassemblés dans un assemblage virtuel «afin de lire l’histoire et de mieux se projeter dans l’avenir», a commenté Bruno Magnier, conseiller régional et maire de la ville. L’Audomarois, qui compte une dizaine d’objets d’art par habitant, espère bien que cette mise en valeur virtuelle suscitera la visite − bien palpable − des touristes…