De la R et D concernant l’informatique embarquée

Pour l’instant, c’est Bombardier transport France, associé à la PME Prosyst et à l’Université, qui profite des travaux de ce laboratoire commun. Son objet : la surveillance et la maintenance numérique des trains.

Un  modèle réduit pour explications et démonstrations.
Un modèle réduit pour explications et démonstrations.

Frédéric Grzesiak, directeur technique chez Prosyst, présentant des équipements au président de la Région.

Un modèle réduit pour explications et démonstrations.

Le domaine du laboratoire SurferLab, dans les locaux du LAMIH (Laboratoire d’automatique, de mécanique et d’informatique industrielles et humaines), c’est la recherche et le développement dans la surveillance intelligente du matériel roulant grâce aux nouvelles technologies informatiques. L’objectif principal, c’est, bien sûr, d’améliorer la compétitivité tout en réduisant les coûts d’exploitation. Lancé en octobre 2016, ce laboratoire réunit le donneur d’ordre canadien, installé à Crespin (fabrication de véhicules sur rail), la PME locale Prosyst et l’Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis.

Ce laboratoire n’a donc pas vocation à être réservé à Bombardier ou au ferroviaire. A terme, il devrait profiter à l’ensemble de la filière transport (voiture, avion, camion, tram, bus…). Ce sont les centres de maintenance des gestionnaires de flottes qui sont amenés à utiliser ces technologies, fruits de la recherche appliquée et protégée par des brevets.

Les origines de ce laboratoire commun

Prosyst est une PME, installée sur le site Forgeval, une friche requalifiée de Valenciennes. Elle a été créée en 1986 et compte une vingtaine de salariés. Son domaine, ce sont les automatismes industriels, c’est-à-dire les produits et méthodes de surveillance, de contrôle, d’analyse, de diagnostic, de simulation et de commande. Au cours de sa déjà longue histoire, la PME a notamment travaillé pour l’industrie automobile (Renault, PSA) et d’autres grands groupes industriels (Areva, Arcelor, Siemens…). Elle s’est lancée dans le ferroviaire en 2009.

A partir de cette date, Prosyst a travaillé sur le projet baptisé «Surfer», ce qui veut dire «Surveillance active ferroviaire». Il concerne les systèmes d’ouverture et de fermeture des portes des voitures ferroviaires fabriquées par Bombardier. Puis est venue l’idée de prolonger ce partenariat économique en y associant l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis et ses enseignants-chercheurs orientés vers les applications industrielles. D’où la mise en place de ce laboratoire commun associant le monde universitaire, une PME et un donneur d’ordre.

Un an de fonctionnement

Comment fonctionne ce SurferLab ? Il est hébergé par l’UVHC, dispose d’un budget de l’ordre de 2,2 millions pour quatre ans, avec des crédits européens FEDER transitant par la Région et des mises à disposition de personnels. En tout, et c’est l’originalité de cette association, ce laboratoire emploie 16 permanents, baignant dans un environnement institutionnel et scientifique très favorable (pôle i-Trans, CNRS). Trois viennent de la PME, quatre de Bombardier et les neuf autres sont des enseignants-chercheurs. Des non-permanents, étudiants et professeurs, peuvent bien sûr rejoindre ponctuellement ce noyau dur.

 


“Il s’agit d’anticiper sur les risques de dysfonctionnement, de résoudre les pannes au plus vite et d’améliorer la compétitivité.”

 

 

De quoi parle-t-on ? 

Les locaux occupés par SurferLab n’accueillent pas de grosses installations. Ici, l’objet des recherches, c’est du léger, puisqu’il s’agit du domaine de «l’informatique embarquée». Le laboratoire travaille plus précisément, sur la maintenance dite prédictive, le contrôle à distance (via les réseaux 4G notamment). Il s’intéresse aussi à l’équipement futur des agents de maintenance : casques de réalité augmentée, systèmes de reconnaissance vocale, tablettes, autant d’interfaces homme-machine permettant de dialoguer sur site avec les systèmes numériques… Le but des recherches ? Détecter les pannes et même les risques de pannes, grâce à des systèmes d’analyse très élaborés.

Ces innovations visent à limiter les coûts liés à l’immobilisation des trains, aux délais de réparation… Elles concernent aussi la sécurité et le confort des voyageurs. Elles annoncent également les trains autonomes, où l’intervention humaine directe “classique” sera réduite.

Les premières recherches ont concerné le fonctionnement des portes. Pourront aussi être surveillés à distance le fonctionnement de la climatisation, des toilettes, des boggies, des systèmes de traction, des pantographes (le système articulé qui relie le train à la caténaire pour assurer l’alimentation en énergie électrique)… Aucun organe de ces “usines roulantes” que sont les trains ne devrait échapper à ces systèmes.

Parmi les thèmes de recherche, la maintenance connectée (prête à être appliquée), l’intelligence artificielle (pour de futures innovations), la conception et le cycle de vie des produits (un autre axe stratégique).