Artisanat

De l’osier repousse à La Vannerie du Boisle

Cela fait 15 ans que de l’osier ne poussait plus dans la commune. Le directeur de la Vannerie du Boisle a décidé d’en replanter pour préserver la tradition et être quasi indépendant.

Xavier Quointeau a repris la Vannerie du Boisle il y a quatre ans.
Xavier Quointeau a repris la Vannerie du Boisle il y a quatre ans.

C’est avec une certaine fierté que Xavier Quointeau, qui a repris la Vannerie du Boisle il y a quatre ans, emmène les visiteurs vers une parcelle de 5 000 pieds d’osier fraîchement plantée, une essence locale. Elle est louée à la commune. La première coupe est attendue en février prochain. Chaque année, il a besoin d’une tonne de saule pour faire tourner son entreprise qui emploie neuf personnes dont quatre vanniers.

"Je suis tombé amoureux de cette activité ancestrale"

D’ici cinq ans, l’entreprise, fondée en 1973 et qui se livrait en Espagne et au Chili, devrait redevenir quasi indépendante. Car de petits propriétaires locaux lui proposent des parcelles marécageuses idéales pour sa pousse. Elle devra toutefois continuer d’importer de l’osier du Chili car les tiges sont longues et fines, ainsi que du rotin.

Portée par les réseaux sociaux, cette relocalisation lui apporte de nombreux messages de soutien : « Pour nous, c’est important en termes économiques mais aussi pour l’image, confie-t-il. Moi, je suis tombé amoureux de cette activité ancestrale car il n’y a pas de limite dans la création de l’osier. Nous avons intégré un atelier de chaudronnerie avec un salarié afin de développer des objets de décoration comme des lampes, des canapés, des tables, du luminaire, des berceaux… L’osier est devenu à la mode. »

L’entreprise va d’ailleurs participer à un salon virtuel en Suisse à destination des décorateurs et des architectes. Cette activité, mêlant métal et osier, a sa marque : S design. En attendant, 85% de la clientèle de la Vannerie du Boisle est composée par les boulangers-pâtissiers en France et à l’étranger : « Ils aiment nos produits car ils sont de qualité, affirme-t-il. L’osier absorbe la chaleur et l’humidité de la baguette chaude. Il supporte l’abrasion de la farine. On fabrique notamment des bannetons pour mettre la pâte, des présentoirs à pains, à viennoiseries… »

L'entreprise compte quatre vanniers au savoir-faire ancestral.


À la recherche de nouveaux clients

Le restant de la clientèle est composé par les particuliers, qui viennent trouver leur bonheur dans le magasin de 400 m². Il est fermé actuellement pour cause de pandémie mais il est possible de commander et de se faire livrer : « Internet prend le relais mais cela ne compense pas, confie-t-il. Nous avons hâte de rouvrir. En attendant, nous continuons à essayer de trouver de nouveaux clients dans la boulangerie-pâtisserie. »

Dans la boutique, on peut retrouver les traditionnels coffres, paniers de courses à bûches… en osier brut, blanc, ou les deux. Mais l’œil est très vite surpris par la marque S Design. Et puis, il y a ce tablier de baignoire ou ces paravents de restaurants qui attirent l’attention : « Ce sont des commandes, informe Xavier Quointeau. Il arrive parfois qu'on nous demande de réparer une nacelle de montgolfière, réaliser une banquette arrière de voiture ancienne ou d’anciens landaus, des fauteuils roulants… »

Quand l’osier sert le design...