De l’entreprise Voé va naître Granuloé, pour transformer les palettes en combustible
Spécialisée dans la conception et la gestion de chaufferies biomasse, la société Voé va prochainement s’installer dans la zone LogisterrA26, située sur les communes de Labourse et de Nœux-les-Mines, pour un nouveau projet. Granuloé, un site de transformation de palettes usagées en pellets à brûler, va voir le jour.
«Voé est un opérateur énergétique qui conçoit, finance et installe des systèmes de chauffage à énergies 100% renouvelables, avec comme spécialité les chaufferies biomasse. Ainsi, nous signons des contrats sur le long terme avec la promesse de réparer l’installation en cas de problème, de fournir la matière pour la fabrication d’énergie et d’assurer un coût énergétique fixe», introduit Victor Jumez, dirigeant de Voé. C’est de l’activité de Voé qu’a découlé l’idée de créer un site de transformation de palettes usagées en pellets à brûler : Granuloé.
«Il n’y a pas de fabrication de granulés dans la région des Hauts-de-France. Dans ce cadre, je devais acheter ma marchandise au sud de Paris ou à l’étranger, pour alimenter les chaufferies», poursuit Victor Jumez. Seulement cette façon d’acheminer la marchandise n’est plus rentable pour l’entreprise puisque le coût de la matière ainsi que le coût du transport ont considérablement augmenté alors que les contrats signés sur le long terme par Voé restent à prix fixes. «Environnementalement parlant, il fallait changer notre façon de faire également. Nous ne pouvons pas proposer des chauffages à énergies 100% renouvelables en amenant la matière par camions.»
Transformer des palettes en combustible
De ce fait, une unité de granulation de 1 000 m² va voir le jour dès le printemps 2022, sur un terrain de 5 000 m² dans la zone LogisterrA26, sur les communes de Labourse et de Nœux-les-Mines. «Nous avons déposé la demande de permis de construire. L’unité de granulation devrait être opérationnelle dès décembre 2022», annonce Victor Jumez. Au total, c’est près de 2,5 millions d’euros qui ont été investis dans ce projet. «Nous allons débourser 1,5 million d’euros pour l’achat du terrain ainsi que pour la construction du bâtiment, et le million restant va servir à l’achat de machines», précise le dirigeant. Parmi lesquelles une broyeuse et une presse.
De cette unité de granulation sortiront pas moins de 2 000 tonnes de granulés qui serviront à alimenter une vingtaine de chaufferies, soit 2 à 3 000 logements. Les palettes en fin de vie qui serviront pour la fabrication des granulés sont issues du circuit court puisqu’elles seront récupérées à 300 mètres de là, dans l’entreprise HDF emballages. «Cette entreprise génère environ 3 000 tonnes de déchets par an. Nous ne pouvons pas faire plus en circuit court», se félicite le dirigeant.
Quelques embauches à la clé
«Cette première unité sera notre showroom», tient à prévenir Victor Jumez. Car, à long terme, le dirigeant espère bien voir se multiplier les sites de production de pellets, avec l'objectif d’en installer un dans chaque département. «Des discussions sont en cours pour construire une deuxième unité de granulation sur le secteur de la Métropole européenne de Lille, autour de Roubaix et Tourcoing.» En attendant, la tête sur les épaules, Victor Jumez se concentre sur le site Granuloé dont les premiers coups de pioche doivent être donnés au printemps. D'ailleurs, il est déjà en pleine phase de recrutement : "Je recherche quatre personnes : deux techniciens d’exploitation, un responsable logistique et un responsable d’exploitation.»