De l’emploi en vue malgré une production en repli
La centrale nucléaire de Gravelines a présenté ses résultats annuels au début du mois. Un bilan en demi-teinte qui reflète une augmentation des arrêts et une production atone. Compte-rendu.
La centrale marche fort malgré les 571,1 jours d’arrêt sur les six tranches, contre 387,5 en 2011. Certes, sa production a fléchi. «Ces résultats sont en retrait en raison des arrêts de tranche, nombreux en 2012», a indiqué Jean-Michel Quilichini, directeur du site. Gravelines a produit 31,7 TWh en 2012, soit l’équivalent de la consommation annuelle du Nord-Pas-de-Calais, ou 9% de la consommation nationale d’électricité. En termes financiers, son chiffre d’affaires représente 223 millions d’euros, constitués entre autres par 150 millions d’euros de masse salariale et 40 millions d’euros d’investissement moyen annuel. Bien qu’en retrait productif, l’activité ne fut pas à la baisse comme l’indiquent les grandes manœuvres qui ont ponctué l’année 2012 : une inspection AIEA, un grand carénage, une visite décennale, trois arrêts de type VP, deux arrêts de type ASR… En tout, 27 inspections de l’Autorité de sûreté nucléaire. L’an dernier, la centrale a aussi vu le nombre de ses «événements de sûreté dits significatifs» doubler, passant de 36 en 2011 à 75 l’an dernier. Une suractivité préparatoire à une année 2013 avec la visite décennale sur la tranche II à partir d’avril prochain.
Vivier d’emplois, de logements et de taxes… La centrale continue de jouer son rôle moteur dans l’emploi territorial. L’an dernier, ce ne sont pas moins de 155 personnes qui ont été recrutées. En tout, la centrale emploie 1 800 salariés directs et 400 intérimaires, sans oublier 51 emplois saisonniers. Depuis 2007, elle a protégé le Dunkerquois contre une explosion du chômage grâce à plus de 600 embauches… Les perspectives sont rassurantes pour les édiles locaux : en 2013, elle recrutera encore 130 personnes, sans oublier le renouvellement régulier de ses effectifs : 87 contrats d’apprentissage étaient en cours début 2013. Mais comment continuer d’embaucher avec un repli d’activité et une plus grande indisponibilité de l’outil de production au vu des contrôles ? «C’est la sûreté et l’environnement qui créent des emplois. Il n’y a pas forcément de corrélation entre production et embauche», explique Jean-Michel Quilichini. Mieux, la centrale demeure un «bailleur» important avec la volonté de développer son parc : d’ici 2017, elle construira 700 logements. Enfin, les taxes qu’elle verse au Dunkerquois sont estimées à 100 millions d’euros. Depuis 2006, 65 millions d’euros ont été investis par EDF à Gravelines.
Les résultats d’EDF en 2012. Le groupe énergétique français n’a pas passé une mauvaise année. Ses résultats sont à la hausse, avec un résultat net en augmentation de 16,9% à 4,2 milliards d’euros. Les investissements totalisent la somme de 12 milliards d’euros. Henri Proglio, PDG d’EDF a déclaré : «EDF affiche des résultats en hausse pour 2012, confirmant ainsi une troisième année de progrès où le groupe tient ses engagements.» Il a d’ailleurs proposé le versement d’un dividende de 1,25 euro/action. Un plan d’économie d’un milliard d’euros est prévu, à effectif constant, en 2013.