De l’autre côté du Channel…
Chute des ventes de voitures. Les ventes de voitures au Royaume-Uni ont chuté au mois d’avril de près de 20%, soit la plus forte chute depuis 2010. De même, pour la première fois en quatre ans, le marché de l’automobile connaît une baisse de la demande de véhicules électriques et hybrides. Les voitures diesels connaissent la plus forte baisse de leur vente, notamment en raison des menaces de taxes, voire l’interdiction d’utilisation de ces véhicules dans les centres-villes. Autre raison, la chute de la livre sterling, qui rend les importations plus coûteuses, impose aux Britanniques de repenser leurs achats. Les ventes de voitures avaient été soutenues par la reprise économique du Royaume-Uni à partir de 2014, quand les prix du carburant ont chuté de moitié. Cette nouvelle ajoute une nouvelle inquiétude au secteur automobile, dont les constructeurs avaient déjà prévenu que le vote en faveur du Brexit pourrait contraindre certains d’entre eux à déplacer les installations de production hors du pays au cas où le Royaume-Uni ne réussirait pas à obtenir un accord commercial favorable avec l’Union européenne.
Les entreprises britanniques peinent à embaucher. Un rapport de la Confédération pour l’embauche et l’emploi montre que les employeurs du Royaume-Uni ont du mal à combler les postes vacants suite à la baisse marquée depuis plus d’un an, soit avant le vote en faveur du Brexit, du nombre de candidats disponibles. Ainsi, même avant les restrictions potentielles sur les immigrants lorsque que le pays aura quitté l’Union européenne, les entreprises signalent un manque de candidats pour une soixantaine de profils différents. Parmi ces profils, on retrouve des ingénieurs, des spécialistes en technologies de l’information, des personnels soignants ainsi que des comptables. Le manque de clarté quant aux futures réglementations sur l’immigration empêche de nombreux ressortissants européens d’occuper des postes au Royaume-Uni. Face à la gravité de la situation, le Premier ministre Theresa May a commandé un rapport sur l’emploi qui ne sera publié que cet été.
L’élection d’Emmanuel Macron inquiète Londres. Le nouveau président de la République française avait en effet clairement indiqué que dans le cadre du Brexit, il souhaitait rapatrier en France des traders en poste à Londres, mais aussi des chercheurs. Dans les colonnes de l’hebdomadaire Courrier international, le PDG de Paris Europlace, Arnaud de Bresson, soutient que «la décennie à venir sera une décennie française». Pour lui, environ 10 000 cadres supérieurs en poste dans la capitale britannique devraient rejoindre Paris.
Des pistes cyclables de l’entre-deux-guerres. L’historien et passionné de cyclisme Carlton Reid a révélé l’existence d’un important réseau de pistes cyclables au Royaume-Uni, mis en place par le ministère des Transports entre 1934 et 1940. Cependant, une majeure partie de ces pistes sont tombées en désuétudes à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. En analysant les images de Google Street View, Carlton Reid a retrouvé des traces, plus ou moins visibles, de ces pistes, telles qu’un semblant de trottoir, un affaissement au bord d’une route ou encore des portions de pistes de couleur rouge, couleur dont étaient originalement peintes les pistes cyclables. En plus d’an, l’historien a d’ores et déjà retrouvé plus de 450 kilomètres de pistes. Carlton Reid souhaite dorénavant réhabiliter une partie de ce réseau. Il a donc lancé une campagne de financement participatif via le site Kickstarter, afin d’obtenir 7 000 livres (soit 8 300 euros). Aujourd’hui, il a déjà récolté le double.
La communauté scientifique s’interroge sur l’impact du Brexit. Le 8 mai 2017, l’organisation scientifique Euroscience, l’ONG Academia Europea et la Royal Institution ont organisé une discussion sur «L’impact du Brexit sur la science». Au cours des discussions, la principale inquiétude qui ressort est à propos de la mobilité des scientifiques. En effet, la recherche scientifique avance grâce aux échanges entre scientifiques de pays étrangers. Or, avec la mise en place du Brexit, cette mobilité pourrait être profondément remise en question, notamment pour les étudiants-chercheurs. Comme alternative à ce manque à gagner, certains évoquent la possibilité d’accroître les échanges avec les pays du Commonwealth.