De l’autre côté du Channel…

Série noire pour le Royaume-Uni. Au cours de ces trois derniers mois, le pays a connu une série d’événements tragiques. Si ceux-ci n’ont pas tous de liens entre eux, on relève tout de même quatre attentats, dont trois revendiqués par Daesh. Le 22 mars 2017, un premier attentat a lieu à proximité de Westminster, à Londres, au cours duquel un policier perd la vie. Le 22 mai, une bombe explose en marge d’un concert d’Ariana Grande à Manchester, provoquant la mort de 22 personnes, dont de nombreux enfants. Le 3 juin, le troisième attentat, revendiqué aussi par l’Etat islamique, engendre la mort de huit personnes à Londres. Quelques jours plus tard, le 14 juin, la capitale connaît à nouveau l’effroi avec l’incendie d’origine inconnue d’un immeuble abritant des logements sociaux, faisant 79 morts ou présumés morts. Dernier attentat en date, le 19 juin un homme prend pour cible un groupe de musulmans à la sortie d’une mosquée, faisant un mort.

Les négociations ont enfin démarré. Presque trois mois après l’activation de l’article 50, les négociations du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) ont enfin débuté le 19 juin. Au cours de la rencontre marquant le coup d’envoi, le négociateur européen, Michel Barnier, a offert à son homologue britannique David Davis, un bâton de randonnée en citant Jean Monnet : «Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste, je suis déterminé.» Les deux équipes de négociateurs vont maintenant se rencontrer pour des sessions d’une semaine tous les mois. Trois groupes de travail vont être formés, portant sur les droits des citoyens, les engagements financiers du Royaume-Uni envers l’UE et sur des sujets divers. Le pari raté de Theresa May aux élections législatives met le Royaume-Uni en mauvaise posture pour ces négociations.

Bombardier décroche un contrat de 1,5 milliard d’euros. Le constructeur ferroviaire canadien livrera 750 voitures Aventra destinées à First Group et MTP. Ce consortium exploite une concession ferroviaire dans le sud-ouest du pays. Les premiers trains rentreront en service à la mi-2019.

Jaguar Land Rover prévoit la création de 5 000 postes. Le premier constructeur automobile au Royaume-Uni planifie la création de 5 000 emplois, notamment des ingénieurs spécialisés en électronique et en logiciels. La firme a fait part de son souhait de construire des véhicules électriques outre-Manche, ainsi que de développer des voitures autonomes. La construction automobile est un des leviers mis en avant par le gouvernement pour soutenir l’économie malgré le choc du Brexit. Selon le Sunday Telegraph, Jaguar Land Rover devrait faire appel à des ingénieurs étrangers à cause du manque de profils recherchés au Royaume-Uni.

Les constructeurs automobiles font pression sur le gouvernement. Malgré la bonne annonce de Jaguar Land Rover, les constructeurs britanniques ont de profondes inquiétudes à propos du Brexit. La Société des constructeurs automobiles et des revendeurs a demandé au gouvernement d’être «pragmatique et honnête» en maintenant le pays  au sein du marché unique et de l’union douanière de l’UE pendant au moins cinq ans, au risque de subir des dommages sur le long terme pour l’industrie. Celle-ci est en effet très intégrée au marché européen. Actuellement, près de 60% des voitures fabriquées au Royaume-Uni sont vendues en Europe et de nombreux composants traversent la Manche au cours du processus de fabrication.

Les “millenials” veulent gérer leurs finances sur smartphone. Une étude au Royaume-Uni révèle que près de la moitié de cette génération, âgée de 18 à 35 ans qui a grandi avec Internet, souhaite utiliser le smartphone en vue de planifier leur épargne et leurs dépenses. Cela pose un défi important pour les banques, dont les services physiques, avec des conseillers financiers derrière un guichet, tendent à disparaître de plus en plus. De nombreux services traditionnels sont déjà automatisés, mais la planification financière semble être une nouvelle étape pour les “millenials”. En revanche, l’étude montre que cette jeune génération souhaite aussi qu’il y ait un maintien des services humains en appui à la technologie. En effet, seul 16% des Britanniques se sont déclarés favorables à une gestion de leurs finances uniquement de manière numérique.